« Si l’agriculture française demeure sur la première place en Europe, elle rencontre des difficultés. Elle est passée de la 2e à la 5e place des pays exportateurs de produits agricoles dans le monde », a commencé Patrice Moyon, chroniqueur et éditorialiste au journal Ouest-France, lors de l’assemblée générale d’Eilyps Group, le 6 juin à Pacé (35). L’agriculture représente moins de 3 % des actifs aujourd’hui mais porte des questions stratégiques « concernant la souveraineté alimentaire et l’occupation des territoires notamment ».
Face aux enjeux démographiques et climatiques, l’agriculture française a un rôle à jouer pour la stabilité. « La population africaine va doubler deux fois dans ce siècle ». A nos portes, des pays du Maghreb rencontrent déjà des difficultés pour leur alimentation. Aujourd’hui, « les Etats-Unis, la Chine, la Russie, le Brésil considèrent l’agriculture comme stratégique. L’Europe place l’enjeu climatique en 1re ligne. Elle ne doit pas oublier la souveraineté alimentaire. »
L’agriculture, au cœur de la guerre en Ukraine
Le journaliste s’est rendu à plusieurs reprises en Ukraine depuis le début de la guerre. « L’agriculture est au cœur de ce conflit. L’Ukraine et la Russie sont de très gros producteurs de blé, colza, tournesol… Avec l’annexion de la Crimée en 2014, Poutine a accéléré ses investissements dans l’agriculture. » Le blocage du port d’Odessa par les Russes a fait flamber les cours des céréales.
Le journaliste a rencontré des agriculteurs du Nord de l’Ukraine et est descendu jusqu’à Odessa. Ce pays « est une terre de contrastes en agriculture : certains n’ont que quelques vaches, d’autres gèrent 3 000 ha, les élevages de poulets peuvent être de très grande taille… ». À une cinquantaine de km de la frontière biélorusse, « j’ai rencontré des agriculteurs sur 500 ha de terres sableuses : les troupes russes avaient tout pillé », détaille le journaliste. Dans l’Est, près de Kharkiv, une ferme de 500 ha était occupée par des troupes russes. « Quand ils sont partis, ils ont mis le feu à l’étable où étaient les animaux. »
La performance récompensée
Cette année, les prix du Challenge Éleveurs ont concerné 7 catégories, récompensant les élevages adhérents à Eilyps Group les plusperformants.
Résultats par catégories :
Bio : Gaec Le Château, Bédée
Système pâturant : EARL Garnier Chaslerie, Taillis
Système mixte stock – pâturant : Sébastien Lodiel, Étrelles
Système maxi stock : Gaec de la Brandais, Betton
Zone sud Loire : Gaec du Buisson, Aiffres
Bovin viande : Gaec de Furgon, Fougères
Caprins lait, Gaec les Chèvrefeuilles, Courlay
Partenariats nombreux
Doté d’un chiffre d’affaires de 16,35 millions €, Eilyps Group compte 3 050 clients et 230 salariés. « 2022 fût une année dense pour le conseil d’administration avec la mise en place d’une nouvelle organisation suite à la fusion d’Eilyps avec Saperfel », souligne Pierrick Cotto, président d’Eilyps Group. « Pour proposer à nos clients une approche plus globale et concrète, nous avons réalisé des partenariats avec d’autres acteurs : banques, centres de gestion, acteurs de la méthanisation, déshydration », ajoute Sylvain Bouyer, directeur.