« Après une période post-Covid qui avait perturbé nos modes de consommation, nous pensions retrouver une accalmie avec une période plus stable. Mais le contexte géopolitique avec la guerre en Ukraine a entraîné une inflation fulgurante des intrants, d’abord sur les matières premières puis sur l’énergie », lance Frédéric Blot en introduction de l’assemblée générale d’Elvilap. Le groupement d’éleveurs de lapins compte 60 adhérents répartis sur 12 départements du Grand Ouest. « Au total, nous avons près de 43 000 femelles en production. 22 élevages sont spécialisés en lapin, cela représente 37 % des éleveurs qui font 70 % des volumes », indique Patricia Ruault, secrétaire
d’Elvilap.
La mise en place de l’indexation avec la corrélation entre le prix du vif de lapin et le prix de l’aliment a permis aux éleveurs de faire face à l’augmentation du coût alimentaire. « Nos partenaires abattoir ont bien respecté la revalorisation du vif. Face à l’augmentation très forte du coût alimentaire, les échanges entre Sanders et nos abattoirs ont permis de passer sur une évolution de l’indexation mensuelle. L’indexation a fait évoluer le prix du lapin de
0,32 €/kg entre janvier et décembre 2022 permettant de neutraliser les hausses de
96 €/t du prix de l’aliment sur cette période. Mais depuis la fin 2022, l’ensemble des autres charges : électricité, gaz, main-d’œuvre, génétique, copeaux… a augmenté de façon très significative, sans revalorisation du prix du vif. Face à toutes ces hausses, il faut rester vigilant pour voir comment les consommateurs vont se comporter dans leurs modes d’achat », explique Betty Lefeuvre, vice-présidente d’Elvilap.
La démédication est en marche
Les résultats techniques sont sensiblement identiques à 2021 avec une légère baisse de productivité à 16,22 kg/IA de moyenne et 19,6 kg/IA pour le quart supérieur. Inscrits dans une démarche de démédication depuis plusieurs années les éleveurs du groupement ont baissé de manière très marquée les Iftar « à 0,14 soit une baisse de 50 % en 2 ans et des Iftar à 0,20 ce qui représente une baisse de 70 % en 2 ans », résume Betty Lefeuvre.
Plusieurs élevages touchés par la VHD
Le contexte sanitaire lié à la VHD (maladie hémorragique virale) a été plutôt calme sur le premier semestre 2022 mais plusieurs élevages ont été touchés à partir de l’automne avec parfois de fortes mortalités. Le conseil d’administration du FMSE a validé la prise en charge à hauteur de 85 % du coût de la vaccination pour les élevages touchés. Elvilap participe aussi grâce à la caisse de solidarité. Celle-ci intervient pour rembourser les pertes d’exploitation liées à la mortalité ou l’avancement des lots.