Le nombre d’expérimentations menées chaque année sur la station Terre d’Essais de Pleumeur-Gautier (22) « s’élève à 35. Les cultures de plein champ sont en totalité conduites en bio (AB) depuis 1998. La moitié de nos essais conduits sous serre sont en AB, l’autre moitié est dédiée à de l’évaluation variétale en tomate et fraise hors sol. L’évaluation variétale représente 75 % de nos travaux », introduit Thibault Nordey, directeur du site spécialisé dans le maraîchage. « La variété est le 1e levier agro-écologique mis en œuvre par les producteurs pour améliorer le rendement, la qualité et la résistance des cultures aux ravageurs. C’est aussi le plus facile à actionner », ajoute-t-il. Terre d’Essais emploie 2 ingénieurs, 4 techniciens et une secrétaire, pour expérimenter des cultures sur 10 ha de plein champ et 5 000 m2 sous abri.
Chaque année, ce sont plus de 80 variétés de chou-fleur et 80 variétés de tomate qui sont évaluées sur la station. Des essais variétaux sont également menés ponctuellement sur les autres espèces en fonction des demandes des producteurs et de l’évolution de la réglementation en AB.
Identifier les meilleures
« En bio, il y a un système de dérogation pour les semences : quand le producteur ne trouve pas de semence AB, cette dérogation lui permet d’utiliser des graines non traitées. Ce système de dérogation n’est néanmoins plus possible sur certaines espèces pour lesquelles la disponibilité en AB a été jugée satisfaisante. Dès que la réglementation prévoit l’utilisation exclusive de semences AB pour une espèce maraîchère, nous réalisons des essais variétaux pour informer les producteurs des meilleures variétés qui sont disponibles en AB. Cette année, pour exemple, nous réalisons des essais variétaux en poireau et en brocoli ». Les évaluateurs observent le comportement de variétés qui seront éventuellement proposées sur le marché du bio. « C’est un pari sur l’avenir, c’est aussi une façon de ne pas perdre de temps ».
Ces essais variétaux permettent aussi de mettre en avant le manque de variétés adaptées pour des créneaux de production particuliers. Thibault Nordey cite « le brocoli, espèce pour laquelle nous n’avons pas identifié de variété intéressante en bio, sur le créneau très précoce ». Ces observations donnent des arguments pour motiver la production de semences biologiques.