La première rencontre du groupe Paysans de nature sur la ferme de Hervé Le Perff à Miniac-sous-Bécherel (35) a eu lieu au printemps. « Il est né d’une discussion avec des clients lors d’un marché où je vends mon pain », retrace le paysan boulanger. « Mon domaine, ce sont les cultures et la vie du sol. Je n’ai pas de connaissances sur la biodiversité des haies ou zones humides de ma ferme, même si j’y suis sensible et souhaite les préserver. Mais seul, je n’allais pas y arriver… ». Un groupe local rassemblant des paysans, des voisins, des naturalistes a donc été créé pour faire avancer ce sujet sur son exploitation. « Que peut-on faire ensemble ? » est la question posée par le collectif. Un premier inventaire de la biodiversité a été réalisé ainsi qu’une cartographie. « Nous avons organisé une matinée pour l’écoute des oiseaux », indique le paysan. Sur d’autres fermes, des visites de citoyens, des chantiers participatifs sont planifiés, des habitats sont recréés pour les reptiles, des nichoirs, des mares sont mis en place, les clôtures près des haies sont bougées, des aménagements peuvent aussi être réalisés sur le bâti… Dialogue permanent pour la nature « Le DPN (Dialogue permanent pour la nature) est un des principaux outils d’animation du réseau Paysans de nature. Il prévoit des visites de fermes au moins annuelles par le groupe. L’objectif est de décloisonner. Les naturalistes qui restaient dans les espaces naturels peuvent venir sur les fermes, les paysans peuvent expliquer leur métier. Les citoyens et consommateurs vont être davantage sensibilisés aux enjeux », souligne Martin Diraison, membre du réseau et paysan à Brec’h (56). Outre la préservation de la biodiversité, le réseau entend « créer des vocations agricoles alors que de nombreux agriculteurs vont partir à la retraite et répondre aux attentes de la société ». Une cinquantaine de fermes…

---