Alors qu’un poulet sur deux consommé en France est déjà issu des importations et que l’Union européenne importe plus d’un quart des filets de poulet qu’elle consomme, l’Interprofession de la volaille française (Anvol) demande au ministre de l’Agriculture, par le biais d’un communiqué de presse daté du 29 juin, « d’activer la clause de sauvegarde pour empêcher la poursuite des importations de viande de poulet, à droit nul et sans limite de volume, dans le cadre de l’accord commercial entre l’Union européenne et l’Ukraine, renouvelé le 6 juin pour un an. » La reconduction de cet accord revient à offrir à un seul et même groupe volailler industriel, coté en Bourse à Londres et dont le siège est basé à Chypre, l’opportunité de continuer à inonder le marché européen et à développer son activité dans un pays en guerre. Cette décision aura ainsi de lourdes conséquences pour la filière en France et en Europe, sans pour autant profiter à la population ukrainienne. 25 000 t de volailles ukrainiennes importées chaque mois L’Anvol rappelle que sur les 24 premières semaines de 2023, les importations communautaires en provenance d’Ukraine ont augmenté de 108 %, dont + 201 % sur la viande fraîche. « En moyenne, ce sont entre 15 000 et 25 000 tonnes de viande de volailles qui arrivent chaque mois d’Ukraine sur le territoire européen. Nous soutenons la nécessité d’une action commune de l’Union européenne pour aider l’Ukraine, mais nous trouvons injuste que notre secteur supporte une part aussi importante de la charge collective. » Et de rappeler que : « La France a laissé conclure un accord entre l’Union européenne et le Chili en fin d’année dernière, ouvrant les portes à 18 000 tonnes de viande de poulet importées supplémentaires. » Un double langage incompréhensible L’Anvol dénonce le double langage du gouvernement qui consiste, d’un côté à assurer la filière de son soutien pour lutter contre les importations déloyales,…
La concurrence déloyale des poulets importés
L’interprofession de la volaille française demande au gouvernement d’activer la clause de sauvegarde dans le cadre de l’accord de libre-échange avec l’Ukraine pour préserver la filière avicole française.