Les moissons ont démarré. De nombreux agriculteurs déplorent la présence de plantes résistantes aux herbicides dans leurs parcelles. Ray-grass, séneçon, matricaire… s’avèrent de plus en plus tenaces. La lutte contre ces indésirables diffère selon l’espèce mais certains leviers sont efficaces sur la majorité d’entre elles. « La gestion commence dès la récolte », indiquaient Céline Bruzeau de la Chambre d’agriculture et Aurélien Perron d’Agritech Service, lors d’un échange technique dans une parcelle d’Alexandre Allain, à Radenac. « Le nettoyage de la moissonneuse est trop souvent négligé. Il est pourtant très important pour limiter fortement la propagation dans les parcelles jusqu’alors indemnes. Les règles sont simples : récolter les parcelles sales en dernier, gérer les menues pailles et nettoyer l’outil de récolte au moins une fois par jour ou après la récolte d’une parcelle sale. L’opération peut s’effectuer en une demi-heure. » Pas toujours facile à imposer à l’entrepreneur qui dispose de fenêtres météo courtes… Il est pourtant avéré que l’infestation des parcelles débute généralement par les entrées de champs ou par les bordures. La récolte des menues pailles est efficace, à condition de les broyer ou de les éliminer dans un méthaniseur qui monte en température (> 50 °C) ou dans une chaudière.
Abaisser le stock semencier
Parmi les plantes les plus résistantes aux herbicides, le ray-grass occupe une place de choix en Bretagne. Chaque plant peut produire jusqu’à 5 000 graines. Il peut lever toute l’année mais la durée de vie de la graine dans le sol décline rapidement. « Son taux annuel de décroissance (TAD) est élevé et il ne germe pas à une profondeur supérieure à 5 cm. Un vrai labour (15 – 20 cm), en enfouissant les graines profondément, accélère le processus de dégradation biologique du stock semencier, à condition de ne pas labourer de nouveau avant 3 ans. » L’utilisation de rasettes est conseillée. Les déchaumages d’été sont pertinents quand ils sont bien réalisés (plusieurs passages avec un travail de plus en plus affiné et de plus en plus superficiel). « À la récolte, l’humidité résiduelle peut être suffisante pour faire lever les ray-grass. Il faut faire le premier passage le plus tôt possible ». Un couvert végétal, implanté rapidement après moisson, peut également être efficace.
Un plant de ray-grass peut produire 5 000 graines
Désherbage mécanique du maïs
L’alternance des cultures d’hiver et de printemps dans la rotation permet de perturber le cycle des adventices et ainsi, ne pas sélectionner des flores automnales (ray-grass) ou printanières (liseron). « Diversifier les cultures permet aussi d’alterner les modes d’actions herbicides ». La date de semis peut également être retardée pour éviter des levées précoces d’adventices automnales. Des essais, dans une même parcelle, ont montré une baisse de 88 % de plants de ray-grass entre un semis de céréales effectué le 1er octobre et un autre réalisé le 10 novembre. Le choix des espèces et des variétés a également une importance, « le triticale couvre mieux le sol ». Pendant la culture, le désherbage mécanique peut être efficace, surtout dans le maïs. En désherbage chimique, « il est conseillé d’associer, alterner et diversifier des herbicides utilisant des modes d’action complémentaires ». Il convient également de respecter les conditions d’efficacité : sol humide pour l’herbicide racinaire, peu d’amplitude thermique pour les produits foliaires… Dans tous les cas, la lutte contre les adventices résistantes passe par une combinaison de plusieurs leviers.
Le séneçon germe aussi toute l’année
Le séneçon peut lever toute l’année avec un cycle court (3 mois) et peut donc faire plusieurs cycles dans une même année. Le faux semis en inter-culture est une technique efficace, qui permet de détruire une partie du stock semencier. Le taux annuel de décroisssance (TAD) est assez faible ; le labour n’est pas un levier très efficace.
TERRIER
Bonjour,
Bravo enfin vous abordez un sujet qui fâche les éleveurs de chevaux (et peut-être d’autres animaux!) le fameux senesson de Jacob!!!!!!!!!!!!!
Sa destruction passe par l’arrachage…la montée à graines peut-être évitée par le fauchage…mais les zones enherbées entretenues par les agriculteurs (jachères), par les services de l’équipement (départementales) et entreprises spécialisées pour les bords d’autoroutes et voies de chemins de fer (sncf/ rer)……..ne sont pas fauchées avant la montée à graines!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Quoi faire?
Quel traitement?
D’où vient cette plante qui se multiplie depuis quelques années?
Savez-vous qu’elle peut faire mourir des chevaux?
A vous lire. Cdlt. HT