Décembre 2020, L214 menace de diffuser une vidéo compromettante d’un élevage de 650 truies dans l’Allier. Les images montrent, selon l’association, des truies en cage manquant de place pour mettre bas ou allaiter leurs petits, des porcs pataugeant dans leurs excréments, privés d’eau, dont certains ont les pattes coincées dans les fentes des caillebotis. Informée, la direction départementale de la protection des populations (DDPP) de l’Allier déclenche une inspection qui conclut à la « bonne tenue » de l’exploitation. Aucune non-conformité majeure n’est détectée. Les images sortent dans la foulée. En février 2021, l’association diffuse une seconde vidéo qui déclenche une nouvelle inspection de la DDPP. Là encore, aucune maltraitance n’est révélée. Un mois plus tard, une perquisition est effectuée dans l’élevage et les éleveurs sont entendus par la gendarmerie. Les contrôles effectués par la DDPP et l’entreprise Herta, les visites régulières du vétérinaire, la bonne coopération des éleveurs, les courriers d’engagement pour corriger les non conformités mineures, et, surtout, les vidéos « ne reflétant pas la réalité », n’y font rien : les accusés sont convoqués à l’audience devant le Tribunal correctionnel pour poursuites pénales. En avril 2022, l’élevage est condamné pour mauvais traitements liés à la pratique systématique de la coupe des queues (caudectomie), pour privation d’eau (manque de pipettes en engraissement qui étaient en cours d’installation) et de maintien dans un habitat, cause de souffrance. Le tribunal prononce une peine de 50 000 € d’amende, dont 25 000 avec sursis, considérant que la coupe des queues est un acte de maltraitance. L’association se réjouit du jugement. La filière porcine tremble : la quasi-totalité des élevages européens ont des pratiques similaires. Les éleveurs font appel de la décision. Des questions pertinentes « La défense (des éleveurs) a alors exprimé le souhait d’être appuyée lors de l’audience par un témoin expert, neutre et indépendant. C’est ainsi que j’ai été…
Relaxe de l’élevage « maltraitant »
Anne Hémonic, vétérinaire à l’Ifip, a été entendue comme experte dans l’affaire qui a opposé des éleveurs de l’Allier à une association de défense des animaux.