Les ostréiculteurs du Finistère génèrent dans le cadre de leur activité des sous-produits coquilliers, en lien à une mortalité prématurée ou à une non-conformité. Cette matière est abondante : le potentiel de coquilles valorisables issues des sites de production dans le département est estimé à plus de 1 000 t par an selon l’Observatoire de l’environnement de Bretagne.
Habituellement, les coquilles vides partent en remblais. Or, une coquille est composée de carbonate de calcium, matière qui trouve des usages et une utilité dans différents secteurs d’activité, parmi lesquels l’agriculture. L’apport de la coquille neutralise l’acidité du sol et permet son amendement, c’est aussi une alternative aux amendements calciques naturels d’origine marine (maërl, sables coquilliers).
En général, les coquilles vides partent en remblais
Une ressource locale
Ainsi, « la piste d’un usage local en amendement calcique est rapidement apparue comme la plus intéressante : peu de transport, un usage quasi-direct avec peu de transformation, un contexte breton agricole avec des sols naturellement acides et des expérimentations voisines probantes… Il s’agit d’une solution économique et écologique », notent les responsables du G4DEC, service d’économie circulaire partagé entre 4 communautés de communes (Pays d’Iroise, Pays des Abers, Lesneven-Côte des Légendes et Pays de Landerneau-Daoulas). Une rencontre entre des professionnels et le Gab 29 a permis d’échanger sur les volets agronomique, organisationnel, logistique et économique de l’idée.
À l’origine du projet, deux maisons ostréicoles, à savoir les Huîtres Le Cha (Landéda) et la Maison Legris (Plouguerneau). Suite aux échanges avec une quinzaine d’agriculteurs, conventionnels et AB et la Cuma 29, une expérimentation a été convenue cet été dans deux fermes, le projet étant ouvert à toute structure agricole intéressée. En parallèle, les ostréiculteurs sont à la recherche de foncier disponible aux alentours des sites ostréicoles pour permettre la massification et le stockage des coquilles sur un site adapté. L’étape préalable de broyage ainsi que les transports vers les sites de stockage et vers les exploitations agricoles devraient être confiées à des prestataires locaux et représenter un coût moins élevé que l’amendement calcique actuellement utilisé par les agriculteurs.
Adhérer au projet
Une nouvelle rencontre est prévue en automne pour présenter les résultats, visiter un site agricole et, si les résultats sont probants, structurer la filière.