La coopérative des Fermiers de Janzé compte 170 éleveurs avec 400 poulaillers en Ille-et-Vilaine. Ce sont des bâtiments de 400 m2 avec 1 ha de parcours dédié à l’élevage de volailles en plein air. « Tous nos parcours sont arborés au-delà du cahier des charges Label Rouge qui demande un minimum de 20 arbres. Nous souhaitons que tous les parcours possèdent 120 m de haies ou un nombre d’arbres équivalent bien répartis sur toute la surface afin que les volailles sortent de façon homogène. Lors de la construction d’un poulailler neuf, nous plantons systématiquement 300 m de haies ou d’arbres dans le parcours. Depuis 2016, chaque année, les éleveurs de la coopérative plantent l’équivalent de 10 km de haies ou d’arbres », explique Mickaël Auroy, éleveur et responsable technique des Fermiers de Janzé.
La coopérative finance les plants
Le parcours est implanté des graminées résistantes tels que du ray-grass ou de la fétuque. Les haies sont composées avec des essences locales type chêne, châtaignier, merisier… Certains éleveurs choisissent de planter des fruitiers : pommiers, poiriers, pruniers, cerisiers, abricotiers… « La coopérative fournit les plants, les protections, le conseil et l’éleveur se charge de la plantation. Nous essayons d’obtenir des subventions comme avec le Conseil départemental par exemple qui en donne pour le développement de l’agroforesterie. Cela représente un budget annuel de
70 000 € pour la coopérative. » Mickaël Auroy fait aussi remarquer que le parcours avec sa prairie est un puits à carbone permanent et qu’y ajouter des arbres permet de capter encore plus de carbone.
Réduire l’indice de consommation
Récemment 63 éleveurs de volailles de Janzé ont investi dans des trackers photovoltaïques pour renforcer leur autonomie électrique. La coopérative travaille aussi avec les aviculteurs pour limiter les consommations énergétiques grâce à de la rénovation de bâtiment, le renforcement de l’isolation… « L’objectif est de retrouver des poulaillers les plus hermétiques possible pour limiter la consommation de gaz. Un bâtiment de 30 ans que l’on va rénover va consommer 50 % de gaz en moins pour les besoins en chauffage. » Les techniques d’élevage ont aussi un impact sur le bilan carbone d’une exploitation avicole. Les éleveurs font le démarrage du lot sur une moitié de poulailler pour réduire la consommation de gaz. Dans cette optique de réduction de la consommation de gaz, 90 % des poulaillers sont équipés d’échangeurs récupérateurs de chaleur (ERC). « Nous travaillons aussi pour réduire l’indice de consommation qui est le facteur numéro 1 de la dépense en carbone. En 10 ans, nous sommes passés de 3 à 2,85 d’indice de consommation grâce à la génétique et au progrès technique des éleveurs. »
Des véhicules qui roulent au biogaz, produit grâce au fumier
Les Fermiers de Janzé sont à l’initiative de la création de l’unité de méthanisation de Janzé qui a été développée après 7 ans d’étude avec d’autres partenaires du territoire. Tous les ans, 10 000 t de fumier de volaille ou de 70 000 t d’effluents d’élevage servent à la méthanisation pour produire du biogaz. « Ainsi le fumier n’est plus stocké au champ ce qui évite les pertes par volatilisation. Le digestat retourne ensuite fertiliser les terres après hygiénisation. En plus de subvenir au besoin de la ville de Janzé, pour boucler la boucle, les véhicules des techniciens et les camions de livraison de la coopérative roulent tous au biogaz », souligne Mickaël Auroy.
