Les spationautes de demain seront aussi agriculteurs

Le modèle agricole français a été choisi pour relever le défi de l’autonomie alimentaire des futures missions lunaires et martiennes.

16766 hr light - Illustration Les spationautes de demain seront aussi agriculteurs
Le support en spirale a été créé et breveté par Timac Agro.

Dans quelques années, les spationautes en mission seront aussi agriculteurs. Dans leur station, ils pourront cultiver légumineuses, maïs, plantes aromatiques et tomates. C’est le pari que s’est lancé le Cnes (Centre national d’études spatiales), en partenariat avec Timac Agro, avec le projet Vroom (Vegetables and roots on moon). Celui-ci a pour objectif d’assurer une autonomie alimentaire aux explorateurs spatiaux en leur permettant de cultiver des produits riches en protéines. En effet, la consommation de 300 à 500 g de légumineuses par jour permettrait de couvrir 100% des apports en protéines, lipides et glucides. « Jusque-là, la recherche s’est principalement portée sur la production de légumes-feuilles en hydroponie », annonce Sylvain Pluchon, directeur du pôle de recherche en nutrition végétale et animale chez Timac Agro. « Cependant, ces légumes sont relativement faibles en calories et la méthode de production est énergivore et gourmande en eau ».

Un support en hélice

Pour cultiver ces plantes en milieu extra-terrestre, un réceptacle hélicoïdal pour les racines a été mis au point par l’entreprise malouine. Sur cette spirale imprimée en 3D, un mètre de racines occupe 10 cm. « Contrairement à l’hydroponie, les racines sont à l’air libre », explique Sylvain Pluchon. « Il n’y a donc pas besoin de bulleurs ». Un liquide nutritif sera quant à lui apporté de façon intermittente le long de l’hélice, limitant également l’utilisation de pompes. Cette technologie permettrait de consommer 10 fois moins d’eau et 30 fois moins d’électricité qu’en système hydroponique. De plus, le matériau utilisé pour la fabrication de ces réceptacles est poreux, offrant ainsi une niche écologique pour les microorganismes travaillant en symbiose avec les végétaux.

Sentir les odeurs

Recréer les sensations terrestres

Outre l’aspect nutritif, l’agriculture spatiale apporterait également une source de divertissement permettant de reconnecter les spationautes à la Terre. « La possibilité de proposer une alimentation saine et variée aux personnes en mission permet d’assurer à la fois leur santé mentale et physique », affirme Alexis Paillet, chef de projet Spaceship FR au Cnes. Ils pourraient ainsi manipuler du « vivant », circuler parmi les végétaux et sentir des odeurs que l’espace n’offre pas.

Une expérimentation grandeur nature

En 2024, à Toulouse, le Cnes testera la technologie de Timac Agro dans une reproduction à l’échelle 1 d’une base lunaire. Ces expérimentations permettront de confronter la résilience des plantes dans des conditions qui se rapprochent le plus possible de la vie dans l’espace.


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