Dans une note d’analyse publiée le 7 septembre, le CEP (ministère de l’Agriculture) souligne la « fragilité » de l’équilibre entre offre et demande de matières fertilisantes d’origine résiduaires (Mafor) utilisables en agriculture biologique.
Une vulnérabilité liée à une offre limitée en azote, mais aussi à une grande disparité spatiale, en fonction de la spécialisation des productions agricoles dans les territoires. Ainsi, 70 % des gisements d’azote utilisables en agriculture biologique se concentrent dans six régions (Bretagne, Pays de la Loire, Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine, Normandie et Grand Est).
Difficile équilibre azoté
La note d’analyse rappelle par ailleurs l’interdiction des effluents d’élevages considérés comme ‘industriels’ en tant que Mafor depuis le 1er janvier 2021, par le comité national de l’agriculture biologique de l’Inao. Ainsi, moins d’un tiers des effluents de poules pondeuses en cage sont utilisables en agriculture biologique, et environ 75 % de ceux de porcs. Selon la note, il conviendrait pour l’heure d’employer « la quasi-totalité » du gisement de Mafor utilisables en agriculture biologique pour équilibrer les besoins azotés des cultures biologiques.
Reste que « l’agriculture biologique devrait poursuivre sa progression, encouragée par les pouvoirs publics nationaux et européens », estime l’étude. C’est pourquoi elle table sur un accroissement des besoins de l’agriculture biologique en Mafor d’ici 2030.
Pas de bovin, pas de fumier
Les matières fertilisantes d’origine résiduaire agricole (Mafor), c’est-à-dire les effluents d’élevage, sont de loin la première source en volume brut, puisqu’ils constituent 97 % du gisement utilisable en agriculture biologique. Et notamment les effluents d’origine bovine. « Or, la baisse des effectifs d’animaux, notamment bovins, la poursuite de la concentration des élevages, associées à l’essor de la méthanisation pourraient en priver les productions biologiques de ressources dans le cadre réglementaire actuel », souligne la note d’analyse.