Le Brésil est au maïs et au soja, ce que la Russie est au blé : un bulldozer que rien ne semble arrêter. En l’espace de 10 ans, ce pays-continent a raflé la première place en termes d’exportation de la céréale fourragère et de l’oléagineux. Mais il est aussi un de premiers producteurs d’orange, de sucre, de café… sans parler du poulets, du bovin, etc. Car le pays possède une grande diversité d’environnements naturels liés au fait qu’il s’étend de l’hémisphère Nord à l’hémisphère Sud. Par conséquent, il est possible de cultiver ou d’élever à peu près tout au Brésil. C’est peu dire que sans lui, les grands équilibres offre/demande alimentaire mondiaux des 10 dernières années auraient été largement déséquilibrés. Et c’est aussi pour cela que tout ce qui s’y passe, a autant d’intérêt que ce qui se joue en Russie. Une expansion agricole climaticide Les deux pays semblent à l’opposé et pourtant, ils ont de grandes similitudes en termes d’agriculture. Dans les deux cas, les exportations agricoles y ont une importance économique et politique cruciale. Dans les deux cas, le potentiel de développement agricole des 10 prochaines années reste élevé. Et dans les deux cas, l’expansion agricole y est climaticide ! En Russie, selon le rapport Demeter 2021(1), le réchauffement climatique pourrait faire reculer la limite sud du permafrost de près de 500 kilomètres vers le nord, permettant à la Russie de doubler sa superficie cultivable, qui pourrait atteindre 420 millions d’hectares. Si on couple ces surfaces à une hausse de rendement, les possibilités sont gigantesques, sachant que toutes ces zones sont irrigables. La Sibérie pourrait alors produire non seulement des céréales à paille mais aussi du maïs et du soja d’ici la fin du siècle. Avec plusieurs récoltes par an, le potentiel céréalier de la Russie pourrait atteindre 1 milliard de…
BRICS : le nouveau visage du commerce des grains
Dans la famille des BRICS, il y a ceux qui produisent toujours plus (Brésil, Russie) et ceux qui consomment toujours plus (Chine, Inde).