En juin 2022, Gaëtan Roulin saisit une opportunité de reprise d’un troupeau laitier (500 000 L) et 20 ha adjacents à l’exploitation de son père Jean-Marc, pour s’installer avec ce dernier à Saint-Pern (35). Reste à trouver de la place pour réunir les deux troupeaux.
Les onglons bien ancrés dans l’épaisseur du matelas
La réflexion s’oriente vers un allongement de la stabulation sur le site principal qui pouvait jusqu’alors accueillir 100 VL sur aire paillée ou un changement vers un système lisier, avec l’installation de logettes. Cette dernière option séduit les deux associés pour un gain de 50 places, sans modification de la structure du bâtiment, « tout en apportant simplicité et moins de pénibilité de travail en réduisant le paillage quotidien », insiste Gaëtan Roulin.
Réduire la pénibilité des chantiers quotidiens
La société Pinsard à Trémorel leur permet de tester 3 types de logettes de la marque néerlandaise Cow House. Ils sont séduits par le modèle haut de gamme « Dutch Mountain » : « L’épaisseur du matelas est très confortable : le matelas est en pente inclinée avec 14 cm d’épaisseur à l’avant et 10 cm à l’arrière. Les VL ont un bon appui et se sentent en sécurité. Le revêtement supérieur en maillage ’tricoté’ est perméable et permet l’écoulement des jus. La vache est comme sur un coussin d’air. » Coût de l’investissement : 400 €/place, qui varie selon la largeur de la place. Du simple au double en prix par rapport à la gamme standard, mais « l’annuité de cet équipement est largement amortie par un moindre achat de paille (60 ha l’année passée…), sans compter le temps de travail et la pénibilité de ce chantier quotidien », explique Jean-Marc Roulin. Avant d’ajouter : « Et depuis l’installation de ces logettes, les animaux sont beaucoup plus calmes. » Trois brasseurs d’air achetés il y a 4 ans fonctionnent en continu dans le bâtiment entièrement ouvert côté est : « Nous n’avons ainsi pas à traiter les mouches et la ventilation sèche les matelas, tout en apportant confort pour tous lors des pics de chaleur… » Les animaux bénéficient à souhait de ces équipements avec un accès au pâturage « en libre-service ».
De l’éclairage au raclage
L’éclairage a aussi été revu : la stabulation est munie de deux rubans Led sur les aires de circulation des animaux. « Nous bénéficions d’une meilleure luminosité, moins agressive qu’avant », note Gaëtan Roulin. Et pour limiter le temps de raclage « laborieux », un aspirateur à lisier CRD d’une capacité de stockage de 350 L (36 000 €) est venu compléter les achats. Conçu pour 80 VL, l’outil est à saturation l’hiver. Aussi, Gaëtan Roulin a travaillé sur ses trajectoires pour optimiser les circuits. Deux plots de charge ont néanmoins été conçus pour doubler l’équipement si besoin. Le robot se déplace sur lidar, technologie laser qui ne demande aucune saignée dans le sol, ce qui le rend flexible et modulable. Il est équipé d’un réservoir de 80 L d’eau « pour mouiller la surface dès que le lisier s’assèche ». Ce passage au système lisier a impliqué l’aménagement d’une fosse géomembrane de 3 000 m3.
Un gain de 2 heures de travail par jour
Fusion de deux troupeaux, passage d’aire paillée aux logettes, robot dans les aires de circulation…Si tous ces changements ont exigé un temps d’adaptation, après 6 mois d’usage, tout le monde a pris ses marques. Gaëtan et Jean-Marc Roulin estiment avoir gagné deux heures d’astreinte au quotidien. Maintenant que les animaux ont tous leur place, la salle de traite sera le prochain thème à l’étude par les deux associés pour allonger le quai de 2X10 places en simple équipement et l’équiper d’une sortie rapide ou la remplacer par 3 robots.