Les 20 laboureurs se sont appliqués à tracer les plus beaux sillons sur les parcelles dédiées de la Fête de l’agriculture à Amanlis. À l’issue de l’épreuve, ce sont Vincent Fanouillère, en planches, et Nicolas Baudoin, à plat, qui ont remporté le concours départemental de labour samedi et iront défendre les couleurs du département au niveau national. Les visiteurs étaient également nombreux autour des différentes animations : le traditionnel Moiss’bat show, le tracto’force, les concerts, la soirée DJ et le feu d’artifice du samedi soir, le marché de producteurs locaux du dimanche…

450 bénévoles épaulent les jeunes agriculteurs

Environ 450 bénévoles ont prêté main-forte aux JA du canton de Janzé, organisateurs de l’évènement cette année. Pour la première fois sur la fête, des concours de rang départemental ont été organisés en races Prim’Holstein et Normande, avec la présence de près de 120 vaches au total venues de 26 élevages.

Autre nouveauté, un village du chanvre était installé à l’initiative de Roche aux fées communauté. Une action inscrite au contrat de coopération avec Rennes métropole. « Cette culture était très présente dans le sud-est Ille-et-Vilaine au XIX^e siècle. Peu exigeante en intrants, elle répond aux objectifs de demain et peut constituer une diversification pour les agriculteurs », notent les responsables de la plate-forme. Les différentes utilisations du chanvre étaient illustrées dans des stands : alimentation, huile, biomatériaux, isolation, textile…

Le nouveau préfet Philippe Gustin à l’écoute

Lors de la visite officielle de la fête, Philippe Gustin, nommé préfet de Bretagne et d’Ille-et-Vilaine en juillet dernier (ex-directeur de cabinet du ministère des Armées), est venu échanger avec les professionnels du monde agricole. « Des journées comme celle-ci permettent aux agriculteurs d’expliquer leur métier et de susciter des vocations », a-t-il relevé. Il a aussi rappelé différents défis qui impliquent le monde agricole et dans lesquels « il doit être force de proposition et d’évolution : le partage de la terre, l’eau, la souveraineté alimentaire et le dialogue avec les consommateurs. »

Expliquer le métier d’agriculteur, susciter des vocations

Les coprésidents de JA 35 ont souhaité faire passer des messages auprès des différents élus présents. Alors que le Département 35 propose des aides à l’accessibilité au pâturage ou à la biodiversité dans les fermes, « pourquoi pas demain accompagner les agriculteurs sur les conditions d’accueil des salariés. » Jean-Luc Chenut, président du Conseil départemental, a souligné que « 400 000 € ont été attribués aux agriculteurs d’Ille-et-Vilaine dans le cadre du plan sécheresse voté l’an passé par les élus. 100 000 € vont venir soutenir les producteurs en circuits courts en difficulté. » Par ailleurs, « la Conférence bretillienne de l’eau est engagée avec des axes de travail d’ores et déjà identifiés. »

« Besoin de personnes qui s’engagent »

Loïc Guines, président de la Chambre d’agriculture, a souligné l’importance de discuter du partage du foncier au sein du monde agricole mais aussi avec les citoyens. « Les terres agricoles doivent-elles servir à l’alimentation uniquement, à l’énergie, à la fabrication de biomatériaux ? Comment doit-on gérer l’urbanisation ? Aujourd’hui, nous avons besoin de personnes qui s’engagent sur ce sujet et d’autres tels que les évolutions face au climat, la dépendance par rapport à d’autres pays, l’eau… »

Cédric Henry, président de la FDSEA 35, a fait part de son inquiétude quant à la réduction drastique du cheptel dans les élevages bretons et de la forte augmentation des importations de produits animaux. « La France ne produit plus que 40 % de ses besoins en volaille et les importations de viande bovine se sont accrues de 20 %. » Concernant la fin des avantages fiscaux sur le gazole non routier (GNR) annoncée par le ministre de l’Économie, « nous ne pouvons pas accepter ce changement brutal », déclare l’agriculteur, alors qu’il n’y a pas encore de réelle alternative.

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