Nous sommes entrés dans une ère d’économie politique. C’est-à-dire que les règles de l’OMC censées garantir le droit commercial mondial ne suffisent plus à assurer la fluidité des échanges. Les blocs géopolitiques mettent en effet de plus en plus leur idéologie et leurs dogmes dans le plateau de la balance des échanges : valeurs démocratiques pour les uns ; pouvoir fort, sinon autoritaire pour les autres. Derrière ce rideau de préceptes, figurent indéniablement des volontés respectives de puissance et de domination.
Pas une bonne nouvelle pour le prix des produits agricoles
Pas étonnant que dans ce contexte nouveau, alors que l’économie mondiale est de plus en plus enchevêtrée, les chancelleries de la plupart des pays regardent avec attention ce qu’il se passe actuellement en Chine. L’empire du Milieu connaît en effet la plus grande crise immobilière alors que ce secteur représente 25 % du PIB et assure des millions d’emplois. Conséquence de cette crise partiellement inhérente à la mise sous cloche du pays pendant 3 ans à cause du Covid, la demande stagne dans le pays et le chômage touche sévèrement les jeunes. En parade, la tentation est grande pour le pouvoir chinois d’exporter ses déséquilibres en écoulant hors de ses frontières la production de ses usines désormais en surcapacité. C’est bien ce que craint l’Union européenne qui tremble à l’idée de voir son industrie verte naissante et subventionnée se faire engloutir sous l’afflux chinois, faute de compétitivité. De quoi tenter les Européens d’élaborer un arsenal protectionniste qui serait à son tour suivi de mesures de rétorsion chinoises et de montée de tension politique. Et au bout du compte, une croissance faible incapable de terrasser l’inflation. Pas une bonne nouvelle pour le prix des produits agricoles tant les derniers mois ont montré que l’arbitrage des consommateurs se fait souvent sur l’alimentaire.