Comment le concept de Poiscaille a-t-il émergé ? C’est un peu un concours de circonstances. Passionné par la pêche depuis toujours, j’ai suivi une formation d’ingénieur halieute qui m’a d’abord conduit à embarquer sur des navires, en tant qu’observateur. J’ai appris à mieux connaître le secteur et j’ai croisé des pêcheurs qui, en pratiquant la vente directe, bénéficiaient de meilleurs prix pour leurs poissons. Ensuite, je suis monté à Paris pour travailler au ministère de l’Agriculture, au sein de la Direction des Pêches. En découvrant le système des paniers de légumes proposés par les réseaux comme les Amap, j’ai imaginé qu’il y avait moyen de le décliner en version marine. Lorsque j’en ai parlé autour de moi, tout le monde était partant. Mais dans les faits, ce n’était pas si simple à mettre en œuvre. Vous avez fini par créer votre société… Après plusieurs années de réflexion, Poiscaille a vu le jour en 2014. Nous avons testé le marché avec des ventes à la carte qui nous ont permis de défricher le terrain et de nous familiariser avec les problématiques de transport, les galères logistiques, les aléas de la météo… En mai 2015, le site internet Poiscaille a été lancé avec une formule proche de celle qui existe encore aujourd’hui. Et une devise : du frais, du durable, de l’éthique. Très concrètement, comment cela se traduit-il ? Nous avons essayé d’objectiver tous ces critères. Pour la fraîcheur, nous nous engageons sur un délai maximum de 72 heures entre le moment où la pêche est remontée à bord du bateau et celui où elle est remise au client. C’est une vraie différence, notamment pour les espèces pêchées par les navires hauturiers qui, eux, effectuent des marées de 3 à 15 jours… Sur le volet durable, nous nous sommes inspirés de la définition européenne de la petite…
La pêche en ligne
Pêcher moins pour gagner plus ! Ce n’est pas un slogan électoral mais l’engagement que prend Poiscaille auprès des pêcheurs avec qui elle travaille. À travers ses « casiers de la mer », cette Start-up entend lutter contre la surpêche. Explications avec Charles Guirriec, son fondateur.