« La transition écologique n’a pas commencé »

La députée Nicole Le Peih organisait un débat sur le thème de la production alimentaire, de l’énergie et des ressources en eau, jeudi 7 septembre, salle de la Maillette à Locminé.

17443.hr - Illustration « La transition écologique n’a pas commencé »
L’agronome Alan Fustec estime que la viande doit laisser une place plus importante aux légumineuses dans l’assiette des consommateurs (photo pois chiches).

« Même si la prise de conscience du changement climatique date des années 2000, peu de changements ont été observés. Les gens comprennent les enjeux et espèrent que les choses vont changer mais sans se remettre, eux-mêmes, en question », estime Alan Fustec, agronome, docteur en biologie, présenté comme un pionnier du développement durable. « La transition écologique n’a pas commencé », insiste-t-il en rappelant que le jour du dépassement, date à laquelle l’humanité a consommé l’ensemble des ressources que la Terre peut reconstituer en une année, est de plus en plus précoce (5 mai en France en 2023 ; juillet pour le monde) et que des 9 limites planétaires (changement climatique, acidification de l’océan, ozone stratosphérique, eau douce …), 6 sont déjà dépassées. « Cela ne veut pas dire que personne ne réagit ; beaucoup d’initiatives sont prises à l’échelle locale mais, globalement, ces progrès sont annulés par de nouvelles régressions. Il y a beaucoup de résistances, même pour des énergies renouvelables comme l’éolien ou la méthanisation agricole. Tout va se jouer dans la décennie à venir, il va falloir accepter les changements au fond de son jardin ». Contexte géopolitique défavorable L’avis de Marie-Pierre Vedrennes, députée européenne, est, sans surprise, plus nuancé. Elle estime que l’Union européenne joue un rôle moteur dans la lutte contre le changement climatique. « En 2019, l’ambition de neutralité carbone à l’horizon 2050 a été votée », mais conçoit que la partie n’est pas gagnée : « L’enjeu est d’embarquer les autres régions du monde. Le contexte géopolitique n’aide pas (guerre en Ukraine) ». L’inflation ne joue pas non plus en faveur de la protection de l’environnement ; produire mieux à moins cher est illusoire. « Nous devons protéger notre souveraineté alimentaire en luttant contre la concurrence déloyale, travailler sur la réforme des accords de commerce. Il f aut fixer une trajectoire claire, instaurer une préférence européenne », poursuit…

Cet article est réservé
aux abonnés numériques

Je me connecte

Already a member? Connectez-vous ici

Tags :
Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article