L’agriculture bretonne au service de la souveraineté alimentaire : une vision partagée… sauf par le consommateur ?

« Les consommateurs doivent accorder un prix à leurs valeurs ». Cette assertion de Sébastien Abis, directeur du club Demeter, fait mouche dans le monde économique.

17324.hr - Illustration L’agriculture bretonne au service de la souveraineté alimentaire : une vision partagée… sauf par le consommateur ?
L’inflation a tendance à mettre au second plan la valeur hors prix des aliments. Crédit photo : caftor - stock.adobe.com

À l’état brut, le produit agricole dans l’assiette représente 2 % du budget d’un ménage. Acheté en magasin après transformation et un peu de marketing et d’emballage, l’alimentation représente 15-16 % du budget d’une famille. Cela reste encore modeste au regard des 30 % de son revenu que consacrait le Français pour se nourrir en 1960. Faut-il en conclure que manger ne coûte pas cher aujourd’hui ? Réponse un peu taquine de Sébastien Abis, lors d’une conférence au Forum économique breton, le 7 septembre à Saint-Malo (35) : « L’inflation alimentaire est une bonne nouvelle ». Besoin d’une pédagogie gigantesque Ce propos a pour objectif de faire réagir et de montrer que le mieux-disant affiché en rayon voile la valeur réelle des choses. « L’alimentation n’est plus une dépense contrainte mais une dépense d’arbitrage », reconnaît Dominique Schelcher, P.-D.G. de Système U, observant toutefois que « l’inflation sur les produits alimentaires de 21 % sur deux ans rend l’alimentation inaccessible ».  Alors juste prix/bon produit : où se situe l’équilibre ? Pour Serge Le Bartz, président d’Eureden, « le bon produit est celui que le consommateur achète ». « C’est-à-dire avec un prix accessible », réitère Dominique Schelcher. Pour autant ce distributeur ne se fait pas (que) l’apôtre du prix bas. « Il va falloir une pédagogie gigantesque par rapport au prix de l’alimentation », est-il convaincu. « Il faut expliquer ce qu’est un aliment bon pour la santé, durable pour la planète, etc. », abonde Sébastien Abis… et avec un prix qui permette à l’agriculteur de vivre de son métier. « Sans revenu honorable, il n’y aura pas de renouvellement des générations », insiste Serge Le Bartz. Et donc pas d’agriculture bretonne au service de la souveraineté alimentaire….

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