« Nous souhaitons qu’il y ait un travail correct d’identification lors d’attaques d’animaux, avec des analyses génétiques, qui ne sont jamais réalisées, mais qui devraient être systématiques », résume Patrick Sastre-Coader, de la Coordination rurale, au sujet de la présence et des attaques de loup dans le département. L’éleveur de moutons de Dinéault avait réalisé des prélèvements salivaires à l’hiver dernier et amené ces échantillons à un laboratoire indépendant allemand, qui avait avéré la présence d’un mâle et d’une femelle dans le département. Ces prélèvements et les analyses génétiques qui en découlent permettent de dégager « un profil génétique, afin de connaître le nombre, le sexe et l’origine des animaux ». Depuis le début de l’année, l’éleveur de Dinéault reprend les chiffres de l’administration, qui compte « 59 prédations sur moutons ‘loup non exclu’, terme qui entretient le flou, et 37 dont l’origine est indéterminée. Au total, ce sont donc une centaine de prédations ». Patrick Sastre-Coader estime aussi que les attaques de loup sont focalisées sur les moutons. Selon la DDTM, 1 cheval et 7 bovins ont été attaqués dans le département, mais ces prédations ont été classées comme « origine indéterminée ». « Nous avons prévu d’organiser des réunions d’information pour les éleveurs de bovins, de caprins et d’ovins, car tout le monde est concerné », note Sébastien Abgrall, président du syndicat départemental.
Des solutions inefficaces
« On ne pourra plus faire vêler nos animaux dehors », prévoit Patrick Quéré, vice-président de la Coordination rurale du Finistère et producteur de légumes et de viande bovine à Goulven. Contrairement à d’autres syndicats, la Coordination rurale estime que la mise en place de chien de protection de troupeau « n’est pas opérationnelle. Même s’il y a des milliers de chiens en France, il y a 12 000 animaux de tués, des accidents, des impacts sur la biodiversité ». Concernant l’indemnisation des éleveurs en cas d’attaque, l’aide accordée aux éleveurs « est en faveur des grosses structures, ce n’est pas équitable ». Les représentants de la Coordination rurale espèrent que les récents propos d’Ursula van der Leyen, présidente de la Commission européenne, qui estimait que « le loup est un réel danger pour le bétail et potentiellement pour l’homme » fassent bouger les lignes.
Teneurs en nitrate
Autre sujet évoqué, les qualités des eaux bretonnes. « Il faut un rééquilibrage des responsabilités », évoque la Coordination rurale du Finistère, au sujet de la concentration en nitrate des eaux. « Les agriculteurs se retrouvent toujours à 100 % responsables de ces teneurs, nous sommes toujours sollicités », dénonce le syndicat, qui estime que le sujet doit prendre en compte les broyats d’accotement « très fermentescibles », ou les stations d’épuration dont les eaux traitées « partent directement au ruisseau ».