« Mes terres sont lourdes et hydromorphes et peuvent devenir très séchantes en été », raconte Philippe Le Du, agriculteur bio à La Noë-Blanche (35). En Gaec avec son épouse, il élève des vaches laitières qui produisent environ 300 000 litres de lait par an. Sur les 93 ha de SAU, 75 sont en herbe. Entre 2019 et 2022, le Bretillien a fait partie d’un groupe dont l’objectif était d’adapter ses prairies multi-espèces en zone séchante. Pendant ces 3 ans, les travaux ont notamment porté sur les pratiques de semis et sur le choix des variétés. Favoriser la volée Lors d’un voyage d’étude en Aveyron, les membres du groupe découvrent que tous les éleveurs occitans sèment leurs prairies à la volée. « Le semis en ligne ne favorise pas la levée des légumineuses dans des prairies multi-espèces », explique Lauriane Plénière, technicienne chez Agrobio 35. « Souvent, cela engendre également un semis de trèfle trop profond ». Convaincu par la technique, Philippe Le Du sème aujourd’hui la totalité de ses prairies de cette manière. « Les graines sont nettement mieux réparties et je n’ai plus de trous entre les lignes », affirme-t-il. La Cuma de Langon, à une dizaine de kilomètres de son exploitation, a d’ailleurs modifié un vieux semoir à céréales de 6 m pour en faire un semoir à prairies. Ses dents ont été enlevées à l’avant et des palettes rajoutées à l’arrière. Son double caisson permet aux graines d’être semées plus ou moins profondément. Chaque année, la machine travaille environ 150 ha. Les graines sont nettement mieux réparties Choisir des espèces qui durent « Mon objectif est de semer des mélanges qui démarrent vite, qui durent dans le temps et qui sont homogènes dans l’année », déclare l’agriculteur. Dans ses prairies, on peut alors retrouver du trèfle blanc nain, du trèfle blanc géant, du trèfle violet diploïde, du plantain, du brome ou encore de…

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