C’est devant un parterre de responsables politiques, économiques, élus agricoles, responsables administratifs, et en présence des quatre préfets bretons, que le président de la Chambre d’agriculture de Bretagne, a abordé le paysage de l’agriculture régionale.
Désamour pour l’élevage
D’emblée, André Sergent a pointé ce qu’il se passe actuellement dans le monde de l’élevage. « On vit un contexte paradoxal », a-t-il dit en observant le mouvement de décapitalisation qui ampute progressivement le potentiel de l’élevage français et breton. « Et je ne vois pas ce qui va arrêter le phénomène », a-t-il ajouté, inquiet pour l’activité et l’emploi en zone rurale ; inquiet aussi à terme pour l’approvisionnement des entreprises agroalimentaires.
Paradoxal, le phénomène l’est en effet au regard « du climat favorable » au niveau des prix actuels et « des résultats comptables du dernier exercice globalement bons ». Mais le président de la Chambre d’agriculture sait bien que la racine de ce désamour pour l’élevage est à rechercher bien plus en profondeur. Trop longtemps l’élevage n’a pas suffisamment nourri son homme. La succession d’années moyennes, souvent trop moyennes au regard du travail fourni, a fini par lasser bon nombre d’éleveurs notamment laitiers et bovins viande. Aujourd’hui, nombre d’entre eux ne sont plus réceptifs à aucun argument. Même pas à un bon prix de vente des produits.
« Espace de solutions pour notre avenir », comme le formule le président de la Chambre régionale, le Space était cette année résolument tourné vers l’énergie. « Avec toujours ce risque de concurrence entre production de biens alimentaires et énergie ». Mais André Sergent est convaincu que l’agriculture trouvera un « équilibre entre les deux ». Et de rester optimiste pour l’avenir : « Nous avons les jeunes, le climat : on ne peut qu’être positif ».
