Que vit une vache lors d’un concours ? Il faut prendre conscience qu’amener un bovin à un concours signifie l’extraire d’un contexte routinier et très familier d’un point de vue visuel, olfactif, tactile… L’extraire pour le plonger tout à coup dans un environnement qui va solliciter tous ses sens par un couchage différent, de nouvelles odeurs et bruits, de nouvelles sensations de toucher, de nouveaux éléments physiques et de nouveaux humains autour de lui, de nouvelles expériences à vivre comme défiler devant une foule par exemple… Le bovin est surchargé d’informations. En réponse, il peut exploser et devenir ingérable. Ou être en surcharge mentale, adopter une posture de repli, s’isoler dans sa bulle, devenir apathique et, à l’arrivée, être moins connecté avec son éleveur au moment du passage sur le ring. Chez le cheval, on appelle cela une posture de dépression. Retenons que le concours est une épreuve et que les animaux qui y participent sont des athlètes qui nécessitent une préparation physique et mentale. En amont de l’événement, que peut-on faire sur l’élevage pour que les vaches vivent au mieux cette expérience ? Le bovin a des capacités d’apprentissage sous-estimées. Cependant, je déconseille de grosses sessions hebdomadaires de deux heures, le week-end par exemple. Je recommande des séances courtes de 10 à 15 minutes, trois fois par semaine, pour que l’animal demeure motivé et que le moment soit agréable autant pour lui que pour l’éleveur. En particulier avec un jeune bovin qui n’a que quelques minutes d’attention. En plus de l’entraîner à la marche, il faut préparer l’animal à l’atmosphère et aux sensations nouvelles du concours. C’est-à-dire lui faire vivre de nouvelles expériences en le confrontant à de nouveaux objets, en lui faisant goûter différents sirops dans son eau pour l’habituer à une eau différente au concours, en le faisant marcher…

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