Une récente étude prospective d’Innoval auprès d’un millier d’éleveurs français sur leurs préoccupations dans 10 à 15 ans pointe, entre autres, la pénurie de main-d’oeuvre, la nécessité d’alléger la charge de travail et de faciliter le quotidien et la pression sociétale. « Le développement de la génétique sans cornes est une des solutions répondant à ces différents enjeux. Se passer de l’écornage des veaux, c’est s’éviter une tâche pas agréable à réaliser, gagner du temps, réduire les coûts en cas d’anesthésie par exemple et répondre à des exigences de plus en plus fortes en termes de bien-être animal et une réglementation qui évolue en conséquence », estime Kévin Tual, responsable marché génétique bovine pour le groupe coopératif. « Or en sélection génétique, il y a un réel besoin d’anticiper les besoins car le progrès se fait sur le temps long. Notre travail est de préparer l’avenir en travaillant aujourd’hui sur des caractères essentiels demain. » En Saxe, déjà une IA sur deux avec un taureau « sans cornes » Le sans cornes fait partie du « patrimoine naturel bovin ». Il est ainsi présent dans la plupart des races. « Parmi les quatre types de bovins décrits dès l’Égypte ancienne, l’un est sans cornes. » Les races britanniques Angus et Galloway ne sont d’ailleurs pas cornues. Depuis l’identification du gène en cause en 1993 et la localisation de la mutation ensuite, l’intérêt est croissant dans le monde la sélection. Dans la pratique, cela s’est d’abord matérialisé en Scandinavie où le décornage est une intervention vétérinaire. Pour Jean-Christophe Boittin, responsable Marketing produits chez Synetics (filiale d’Évolution et Masterrind). « À horizon 2030 – 2035, en Holstein, plus de 50 % de la demande pourrait concerner des taureaux sans cornes en France. » L’observateur en veut pour preuve l’évolution très rapide du marché allemand dans ce sens. Depuis le 1er janvier dernier, la sortie d’un…
Sélection génétique : cultiver le gène sans cornes
D’ici 10 ans, en Holstein, plus de 50 % de la demande pourrait concerner des taureaux sans cornes en France, estiment certains observateurs.