Dans une des serres de l’école trône une installation imposante composée de plusieurs dizaines de tubes en verre. Un liquide verdâtre y coule en circuit fermé. « C’est un photobioréacteur de 1500 litres », explique Laura Meslet, responsable d’exploitation algoculture à Saint-Ilan. « Il est idéal pour la culture d’algues à forte valeur ajoutée ». Ainsi, depuis février 2022, de la chlorelle y est cultivée. Cette algue verte unicellulaire peut être utilisée en alimentation humaine et animale ou en biostimulant pour les cultures. Mais l’objectif principal de cette installation reste la formation des jeunes. À la rentrée 2023, un nouveau module dédié à l’algoculture a été ouvert au sein du BTS métier du végétal. « Grâce à cette formation, les professionnels de demain pourront par exemple diversifier leur activité avec la production d’algues ou produire leur propre biostimulant pour leurs cultures », indique David Messa, directeur de l’établissement.
Un haut rendement
Au moment de l’ensemencement, la chlorelle est introduite dans le photobioréacteur avec de l’eau et des nutriments. Ensuite, la lumière et la chaleur naturelle de la serre font le reste. « L’installation a un très haut rendement », affirme Laura Meslet. « En été, au bout de 3 semaines, la concentration d’algue peut être multipliée par 10 ». À chaque récolte, soit toutes les 3 ou 4 semaines selon la période de l’année, 80% du volume d’eau des tubes est vidé. La solution obtenue est alors conditionnée en bidon de 20 litres et placée au frigo. Dans ces conditions de stockage, la chlorelle est utilisable sous 15 à 20 jours et sert principalement aux différentes expérimentations mises en place par l’école.Pour assurer le bon développement de la culture, plusieurs paramètres sont vérifiés 3 à 4 fois par semaine. « Nous contrôlons surtout le pH, la température, l’absorbance ou encore la densité », précise Laura Meslet.
Produire de la spiruline
Début 2023 a également été installé un bassin destiné à la culture de spiruline. Brassée par une roue à aube, celle-ci se développe en contact avec l’air. La récolte s’effectue quant à elle avec une pompe d’aquarium. Un deuxième bassin est prévu dans les mois à venir. « Le système sera différent », déclare Laura Meslet. « Cela nous permettra de comparer les méthodes de production ».
Un projet soutenu par l'Europe
Le projet d’algoculture de Saint-Ilan a été financé à 40 % par la région Bretagne et à 40 % par le Fonds européen des Affaires Maritimes et de la Pêche. Le Ceva (Centre d’Études et de Valorisation des Algues) et l’institut technique Astredhor en sont les partenaires techniques. « L’objectif du projet était d’expérimenter et de développer des formations autour des algues », précise Laura Meslet. « Il s’agit de travailler avec cette culture qui sera de plus en plus utile à l’avenir ».
