L’intelligence artificielle (IA) générative occupe le devant de la scène depuis quelques mois. Cette IA générative est définie comme étant en mesure d’apprendre de manière autonome et de développer des capacités créatives. Mais qu’est-elle à côté de ce que l’on pourrait appeler l’intelligence générative de la nature ? Depuis leur conquête de la terre ferme il y a 480 millions d’années, les plantes n’ont eu de cesse d’engranger le fruit de leur expérience dans leurs gènes pour s’adapter ; mieux, elles ont réussi à rebondir à chaque grande crise du vivant dont la 3e, la plus virulente, qui a supprimé 70 % des espèces sur les continents il y a 252 millions d’années. Pas sûr que les serveurs et les robots qui travaillent actuellement pour l’IA seraient capables de se relever d’un tel cataclysme.
L’héritage de millions d’années d’adaptation des plantes
Aujourd’hui, les graines que l’homme cultive sont l’héritage de millions d’années d’adaptation et de sélection des plantes ; autrement dit de l’intelligence générative naturelle. Et cela, avec des performances que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Pour exemple : vous semez une graine de blé, elle vous en rend cinquante sur un épi. Le maïs fait encore mieux puisqu’il produit 800 grains par tête. Sans oublier la pomme de terre qui travaille en silence sous terre en transformant 40 calories contenues dans un plant en 800 calories alimentaires en 80 jours. Quelle industrie est-elle capable d’afficher de tels rendements avec une pareille sobriété de moyens ? Aucune. Pour produire 1 outil industriel il faut 100 unités d’intrants, alors que dans la nature le rapport est inversé : 1 produit 100… et même bien plus quand l’homme réussit, tant bien que mal, à dompter cette formidable intelligence générative naturelle par ce que l’on appelle l’agriculture.