« J’ai eu l’opportunité de reprendre des terres familiales, en 2017 », indique Romain Chemin. « Pour les valoriser, j’étais dans l’obligation de choisir une culture à forte valeur ajoutée ». Il mise alors sur le houblon, qui donne son arôme à la bière. La plante a plusieurs vertus qui répondent au souhait du jeune producteur : elle dégage de la marge sur une petite surface, son rhizome reste plus une vingtaine d’années en terre et elle se satisfait du climat breton. Encore fallait-il convaincre les banques. « Ce n’était pas gagné », sourit Romain Chemin qui avait quelques années d’expérience dans le commerce de produits bio, suite à sa licence de marketing. « C’est grâce au soutien de brasseurs locaux que j’ai pu m’installer, après m’être formé en Alsace et en Allemagne ; puis travaillé dans les Flandres, en Belgique ». Et financer sa création d’entreprise ; pas loin de 200 000 euros d’investissements. Une préférence pour un climat sec Avant la récolte, qui a lieu au mois de septembre, les lianes s’élèvent à plus de 7 mètres de hauteur, enroulées autour de ficelles soutenues pas une structure rigide. La plante est gourmande : « J’épands 15 tonnes de compost de fumier de bovins par hectare et par an et j’implante des engrais verts entre les rangs ». La pulvérisation de produits stimulants, à base d’algues ou de purins d’ortie, protège ses plantes des maladies cryptogamiques. « Le plus stressant, c’est la météo. Il faut toujours être vigilant. Cette année, on a fait face à certaines maladies, mais on s’en est bien sorti, avec une bonne récolte ». Près de 2 tonnes de houblon, récoltées mécaniquement. Les lianes passent ensuite dans une trieuse pour séparer les cônes des tiges et des feuilles. Ces cônes sont séchés six heures dans un séchoir, à 60 °C, pour assurer une bonne conservation. Ils sont ensuite conditionnés en pellets, puis livrés…
Le houblon s’épanouit à Allaire
Depuis 5 ans, Romain Chemin produit neuf variétés de houblon bio, sur 3 hectares, qu’il vend à une vingtaine de brasseurs de l’Ouest.
