C’est une réunion itinérante dans les différents pays engagés dans la démarche. La 8e conférence européenne du lait équitable a eu lieu le 12 octobre à Châteaugiron (35). Elle était organisée par FaireFrance et l’EMB (European Milk board), structure représentant les éleveurs de 15 pays européens dont l’objectif premier est d’atteindre des prix couvrant leurs coûts de production. Lancé en 2009 suite à la crise du lait et la fin annoncée des quotas laitiers, l’EMB continue à militer pour une régulation de la production au niveau européen.
En parallèle, des démarches de commercialisation de « laits équitables » sont nées dans différents pays européens : Allemagne et Belgique en 2010, Luxembourg et France en 2013, puis en Autriche, Italie, Suisse.
Neuf produits laitiers différents
Lors de la rencontre, la marque FaireFrance a fêté ses 10 ans. « Nous commercialisons aujourd’hui neuf produits différents : briques de lait, crèmes, beurres, lait bio… », présente Isabelle Rouyer, éleveuse à Saint-Paul en Normandie et administratrice de la société qui fait travailler 5 salariés. « Depuis quelques années, les ventes s’accroissent de 10 % par an. En 2022, nous avons commercialisé 17 millions d’unités, 100 millions depuis 10 ans. »
Les partenaires industriels des éleveurs sont LSDH (Laiterie de Saint-Denis-de-l’Hôtel dans le Loiret) et Lactalis (pour le beurre). Du côté des distributeurs, l’ensemble des grandes enseignes implantées en France commercialisent ce lait équitable, avec en tête Lidl puis Leclerc. « Nous réalisons chaque année 1 000 animations et touchons ainsi 500 000 consommateurs. »
L’objectif de recruter des jeunes
Alors que les volumes sont en hausse, le nombre d’éleveurs adhérents baisse. Il est passé de plus de 500 au lancement de la marque à 350 aujourd’hui. « Nous souhaitons motiver de nouveaux éleveurs, de jeunes installés à nous rejoindre, à aller parler aux consommateurs. Cette brique de lait FaireFrance assure un revenu équitable aux éleveurs, pour vivre dignement de notre métier », insiste Jean-Luc Pruvot, le président de FaireFrance, producteur dans l’Aisne.
Côté fonctionnement, les éleveurs achètent des parts sociales et sont rémunérés ensuite selon les plus-values de l’année. Pour faire venir des jeunes, leur rémunération est multipliée par trois. Chaque associé consacre 2 à 5 jours aux animations. Les agriculteurs participent aussi aux rendez-vous avec les magasins, les centrales d’achat et les industriels.
La gamme s’élargit en Belgique
En Belgique, la démarche de lait équitable rassemble 500 producteurs. « 1 500 consommateurs ont aussi acheté des parts dans la coopérative », précise un des responsables. « Nous proposons aussi de la viande, des pommes et des poires équitables. » En Italie, le lait équitable se commercialise sous forme de lait, de fromages, de yaourts. Mais le rapport avec la grande distribution y est compliqué.