Le site de Sanofi est, depuis 40 ans, entièrement dédié à la fabrication de l’héparine, extraite du mucus de porc, collecté principalement dans les abattoirs de l’Ouest de la France. Le site approvisionne le marché mondial d’héparines brutes et purifiées. Ploërmel n’est que la première étape de la chaîne de production. « Cette héparine se retrouve, au final, dans un médicament distribué dans plus d’une centaine de pays, pour 900 millions de patients. La moitié des prescriptions sont réalisées dans les hôpitaux », indique Jacques Longépé, directeur du site, intervenant aux Matinales de l’Ifip, au Space.
Moins de porcs, moins d’héparine ?
Environ 90 salariés travaillent sur le site qui compte un atelier d’extraction biochimique de l’héparine brute et 3 ateliers de purification, une unité de stockage, un magasin ainsi que 2 laboratoires d’expertise analytique. Le savoir-faire de Ploërmel dans l’extraction, la purification et l’analyse de produits d’origine animale est unique. « Nous travaillons avec des abattoirs dédiés au porc. Le mucus est récupéré dans les boyaux blancs. Le produit purifié ne contient plus aucune trace d’ADN du porc ». La baisse de la production porcine est-elle une menace pour la production d’héparine ? « Pas trop pour le moment ; après la crise Covid, il y a eu un déstockage. Mais il pourrait y avoir une légère tension ». L’élaboration d’héparine de synthèse n’est pas pour tout de suite : « Nous y travaillons mais c’est très complexe. Il est difficile de reproduire ce que la nature fait très bien ».