91 % des forêts du département du Finistère sont privées. Ces espaces couvrent 13 % du territoire, chacune étant « petite, la propriété moyenne mesure 4 ha. Ces forêts sont à 75 % composées de feuillus pour 25 % de résineux », énumère Bertrand Rayssiguier, président du syndicat forestier FranSylva29, invité à s’exprimer lors de l’assemblée générale du syndicat de la propriété privée rurale du Finistère. Pour le responsable, la plantation d’arbres est « une opportunité pour réconcilier économie et écologie : en France, 28 % du CO2 est éliminé par la forêt. De plus, la filière bois bretonne représente plus d’emplois que le milieu de la pêche, soit 20 000 emplois contre 13 000 ».
La règle des 3 S
« Quelles sont les essences les plus contributives pour éliminer le CO2 ? », questionne le président. La réponse se trouve du côté des résineux, qui sont « 2 à 4 fois plus contributifs ». En revanche, au rythme actuel de plantation, le pourcentage de ces essences captatrices « sera en 2050 de 0 % ». C’est pourquoi l’intervenant invite à planter des résineux, qui respectent la règle des 3 S que sont la séquestration, avec du carbone capté via la photosynthèse pendant la croissance des arbres, le stockage de ce carbone dans le bois quand celui-ci est utilisé en bois de charpente et la substitution, qui évite le recours à d’autres matériaux plus énergivores. « La substitution a un effet aussi important que la séquestration. Construisez des maisons en bois plutôt que d’avoir recours à du ciment », préconise-t-il.
Les résineux captent 2 à 4 fois plus de carbone que d’autres essences
Futaie contre accrue forestière
Une accrue forestière, par définition colonisée par une végétation spontanée, séquestre « 3 à 5 t de CO2. Une futaie de bois d’œuvre recueille de son côté 20 t CO2/ha et par an. Mieux vaut donc développer ces futaies plutôt que des accrues anarchiques : pour un même résultat de captage, il faut 2 ha d’accrues pour 0,5 ha de futaies ». En conclusion, Bertrand Rayssiguier se projette en 2050, et espère que « 1/3 du foncier finistérien sera dédié à la forêt. 1/3 de ces surfaces sera en bois d’œuvre, et le tiers de l’empreinte carbone des Finistériens sera compensé par la forêt ». Actuellement, un habitant du département « émet 9 t de gaz carbonique par an ».
Les 5 causes de l’effondrement de la biodiversité
Guillaume Hoeffler, chef de service eau et biodiversité à la DDTM du Finistère, rappelle en se basant sur le rapport de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) que « les populations d’oiseaux communs en France ont diminué de 36 % depuis 1989. Cinq causes expliquent cet effondrement : l’artificialisation des terres et de la mer, la surexploitation des ressources naturelles, le changement climatique, les pollutions par les intrants, la lumière, le son ou la chaleur et l’invasion d’espèces exotiques ».