L’Ouest, première région concernée par l’hydromorphie 

Le climat, les sols et les systèmes de culture de Bretagne, Basse-Normandie et des Pays de la Loire sont particulièrement sensibles aux problèmes d’hydromorphie. Ces derniers, souvent induits par tassement, ont un impact conséquent sur la croissance des plantes.

17787.hr - Illustration L’Ouest, première région concernée par l’hydromorphie 
Zone hydromorphe d’une parcelle.

Comment expliquer la présence de sols hydromorphes ? Dans de nombreux cas l’hydromorphie est induite ou aggravée par les pratiques agricoles. Le premier responsable est le tassement, la compaction des sols en profondeur par l’utilisation de matériel – ou le piétinement du bétail – en conditions humides. 

L’hydromorphie a des conséquences multiples : mauvais drainage de l’eau, impact sur le développement racinaire de la culture, réduction de l’accès aux éléments minéraux et transferts de produits phytosanitaires. 

Mesurer le tassement 

Avant toute action corrective, il faut observer l’état du sol et évaluer s’il y a des tassements, à quelle profondeur et de quelle intensité. Mesurer l’état de la structure de son sol correspond en partie à mesurer sa fertilité physique. Du test bêche au profil cultural en passant par le pénétromètre, il existe différentes méthodes applicables au champ. En cas de sol dégradé il peut être utile de mettre en place des actions correctives à l’interculture. 

Adapter ses outils 

L’action régénératrice du climat et de l’activité biologique est variable selon le type de sol et prend généralement plusieurs années. Un travail du sol peut alors s’imposer : on adaptera ses outils en fonction de la profondeur du tassement. Sur une surface défoncée, un travail superficiel sera possible pour un tassement à 10 cm, autrement il faudra réaliser un labour jusqu’à 30 cm de profondeur. 

Sur une surface nivelée, on choisira un travail superficiel pour un tassement à 10 cm. Entre 10 et 20 cm, on utilisera un pseudo-labour ou un labour. Si le tassement est entre 20 et 30 cm on aura recours à un labour ou un décompactage. 

Afin de conserver de l’humidité dans le sol pour la culture à suivre, il vaut mieux privilégier un outil qui permet de refermer tout de suite le travail. Pour tous les outils à dents, la pointe de la dent doit passer 5 à 10 cm en dessous de la couche tassée pour que celle-ci puisse être fissurée sur toute la surface. Sinon, des zones tassées vont persister entre les dents. 

À noter que si le tassement est au-delà de 30 cm la régénération mécanique sera très coûteuse. Il vaut mieux privilégier l’implantation durant 1 ou 2 ans d’une culture à enracinement profond type luzerne. 

Louis Heck / Arvalis 

Les fertilités des sols dans le Grand Ouest

 Arvalis organise la « Journée de l’Innovation de Rennes : Des sols fertiles au coeur des enjeux » le 30 janvier 2024 dès 9 h. Au programme : les expérimentations d’Arvalis en zone hydromorphe, l’observatoire de la Fertilité des sols dans l’Ouest, les recherches d’Arvalis en cours sur la fertilité physique. Le programme complet est disponible à www.arvalis.fr. Inscription obligatoire auprès de : a.delaroche@arvalis.fr. 


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