Quelles solutions offre l’agrivoltaïsme face au réchauffement climatique ? C’est la question que se sont posée l’Inrae et les sociétés Photosol et Jpee. Pendant deux ans, en Auvergne, deux sites agrivoltaïques pâturés par des ovins ont été suivis. Les mesures ont notamment porté sur le microclimat, la diversité végétale, la biomasse et la qualité de la végétation présents sous les panneaux. « En raison de l’ombre, on retrouve généralement moins de légumineuses et davantage de graminées », explique Cyrille Bouhier de l’Écluse, directeur du pôle agricole chez Photosol. « La prairie abritée peut être jusqu’à 5 fois plus haute, notamment en été où les différences d’humidité et de températures sont significatives ». Cependant, à l’année, la biomasse est lissée entre les deux expositions. En ce qui concerne la qualité, l’herbe située sous les panneaux solaires est plus riche en azote (+45 %) et en fibres (+20 %) par rapport à la végétation exposée en plein soleil. Contrairement à cette dernière, qui est plus énergétique, la végétation abritée par l’installation agrivoltaïque présente une teneur en protéines plus élevée. Quel effet sur les animaux ? Le suivi du poids des agneaux a également fait l’objet de l’étude. Deux lots distincts de 55 ovins ont été comparés. La seule différence venait de la présence de panneaux solaires sur l’une des pâtures. Lors de la pesée au sevrage, le lot ayant pâturé sur le site agrivoltaïque présentait un poids moyen de 3 kg supérieur (30,3 kg) ainsi qu’un GMQ plus élevé (198 g/j contre 172 g/j). De plus, pendant les périodes de pâturage, les animaux peuvent profiter de l’ombre et d’un abri contre le vent et la pluie….
Protéger ses prairies et produire de l’énergie
De 2020 à 2022, deux producteurs d’électricité photovoltaïque ont travaillé avec l’Inrae pour mesurer l’impact des panneaux solaires sur la pousse de l’herbe.