La réduction du cheptel bovin allaitant continue de sévir. Il s’érode encore de 3 % en 2023 et, collectivement, la filière bovine doit essayer d’enrayer cette tendance profonde pour la pérennité des filières avec comme objectif : un revenu décent aux éleveurs.
Espoir ou utopie, la contractualisation du cheptel mère ?
Quand Eureden se penche sur la construction des prix, il y a deux méthodes qui s’affrontent : l’offre et la demande d’un côté et la répercussion des coûts de production de chaque maillon de la chaîne jusqu’au consommateur final de l’autre. Animée par une approche globale de la situation nécessitant une solidarité de la filière, la position d’Eureden est sans appel, il faut contractualiser les femelles pour freiner la décapitalisation. C’est pourquoi, Eureden crée un nouveau contrat Etap femelles Viande basé sur les coûts de production et la rémunération de 2 smic. Le prix payé est basé sur le marché et le coût de production. L’objectif de ce contrat est de garantir un débouché et d’assurer un revenu aux éleveurs.
Produire pour la RHD
L’enjeu est également de regarder de plus près les marchés RHD qui, à ce jour, font le lit de l’importation où bien souvent le prix devient le facteur décisionnel. La filière génisses croisées, soutenue par Eureden, répond en tout point à ce nouveau débouché. Cette filière est créatrice de valeur tout comme les contrats Mc Key pour les JB laitiers ou les contrats JB Etap.
L’accompagnement du groupement
Afin de relever ces défis, pour tous les niveaux de pouvoir d’achat, deux axes sont priorisés par Eureden : soutenir les projets d’installation pour les cheptels naisseurs et offrir de nouveaux débouchés rémunérateurs et pérennes.
Les axes permettant d’atteindre l’ensemble de ces objectifs passent par une contractualisation tripartite de la production. Mais sans une notion de volumétrie annuelle, de lien entre le prix payé au producteur en relation avec le coût de production en tenant compte du marché synonyme de rémunération, il n’y aura pas de visibilité aux futurs JA ou investisseurs. Eureden a mis en place pour les investisseurs, un contrat sur 5 ans à partir de 100 nouvelles places (mâles comme femelles).
Installation ou réorientation, le même leitmotiv : motivation et financement
En fin d’assemblée, 3 éleveurs ont pu témoigner de leurs parcours avec le groupement bovin viande au moment de la création de leur atelier. Que ce soit pour une installation en tant que naisseur allaitant, en engraissement JB viande en double activité ou en réorientation d’atelier du lait vers l’engraissement, l’anticipation et l’accompagnement du groupement ont été les éléments clés. Avec l’approche économique réalisée par la coopérative et la sécurité qu’offrent les contrats Etap, les éleveurs ont pu se projeter dans leurs ateliers. Cependant, ils ont tous rencontré des difficultés liées au financement de leur projet, « les banques sont frileuses », soulignent-ils. Néanmoins, le travail d’équipe réalisé par la coopérative, les éleveurs et les banques permettent toujours, résultats technico-économique à l’appui via les marges brutes ou les prix d’équilibres (rémunération comprise), de soutenir les projets d’exploitation en bovin-viande. Tous les acteurs de la filière ont une responsabilité dans l’écriture du futur scénario de l’agriculture bretonne et Eureden y prend sa part et compte être un acteur majeur dans cette prospective.
À ce jour, en se basant sur une approche globale financière et des contrats Filières, Eureden compte une vingtaine de projets d’installation.
Éric Le Borgne / Eureden