En volaille de chair, s’installer avec des bâtiments neufs peut être compliqué économiquement. « C’est une observation qui se confirme depuis de nombreuses années », constate Élodie Dezat, responsable de l’équipe avicole des Chambres d’agriculture de Bretagne. Selon l’enquête avicole 2021, le solde avant annuité pour un bâtiment de moins de 10 ans en volaille standard, déduction faite des charges fixes annexes, est de 36,83 €/m2/an en moyenne et de 46,62 € pour les 50 % meilleurs résultats. « Les annuités à déduire de ce solde étaient de 31,17 € en moyenne sur 2021, en prenant en compte un taux de 1,5 % sur une durée de remboursement de 12 ans. Le solde disponible pour payer entre autres la main-d’œuvre était donc de 5,66 € en moyenne et de 15,45 € pour les 50 % meilleurs. » Ce qui signifie qu’une personne s’occupant de 3 000 m2 par exemple pouvait être payée 1 415 € par mois au maximum. C’est nettement plus pour les 50 % meilleurs : 3 862 € mais cette projection est évidemment incertaine. S’agissant des bâtiments d’occasion (de 10 à 25 ans), le solde avant annuité est de 29,43 €/ m2/an (45,43 € pour les 50 % meilleurs). Les annuités avec un taux de 1,5 % sur 10 ans sont de 17,35 € soit un solde disponible de 12,08 €/ m2/an (28,08 € pour les meilleurs). Mais attention, tous ces soldes se sont réduits sur 2022 du fait de la hausse des taux d’intérêt ( les nouveaux chiffres de l’enquête avicole sortiront prochainement). La hausse des taux d’intérêt augmente l’annuité de 1 à 2 €/ m²/an. Prêts et aides JA peuvent réduire le coût « Toutefois, ces résultats ne tiennent pas compte des prêts et aides JA (Jeunes agriculteurs), ni des appuis financiers des entreprises partenaires de l’éleveur, de la Région, des collectivités… », précise Élodie Dezat. Elle ajoute que « le désamiantage n’est pas non plus intégré. S’il n’est pas obligatoire aujourd’hui, la réglementation l’imposera un jour. »…
Dossier technique
S’installer avec un bâtiment neuf reste délicat
Il est plus confortable économiquement de s’installer avec un bâtiment d’occasion en volaille de chair, d’autant plus que les coûts de construction et les taux d’intérêt des emprunts ne cessent de monter.