Avec un père patron d’une entreprise de travaux agricoles (ETA), Julien Thexier a baigné depuis sa tendre enfance dans le machinisme. On l’imaginait donc naturellement suivre cette voie toute tracée. Mais lui a voulu voir autre chose et après des études en maintenance industrielle, il travaille durant 3 ans à l’abattoir de volailles Celvia, basé à Sérent (56). Mais le terrain et le monde agricole lui manquaient et c’est une opportunité de reprise d’une exploitation mixte lait/volaille sur Sérent qui a été l’élément déclencheur. « En faisant les saisons à l’ETA, j’ai découvert toutes les productions agricoles et c’était l’aviculture qui m’attirait le plus. Lorsque j’ai repris cette exploitation, j’ai naturellement décidé d’arrêter la production laitière pour me spécialiser en volaille de chair. Le cédant élevait de la dinde en alternance avec un lot de poulet de temps en temps pour changer le microbisme des bâtiments », retrace Julien Thexier.
230 €/m2 d’investissement
Julien Thexier a investi 230 €/m2 entre la reprise des poulaillers et leur rénovation. Il s’est officiellement installé fin décembre 2022 à l’âge de 26 ans. « J’ai commencé par 3 mois de travaux. J’ai terrassé l’intérieur des poulaillers avant de couler une dalle en béton. J’ai installé de grandes fenêtres et remplacé les côtés du poulailler datant de 1987 par des panneaux sandwich. L’autre poulailler construit en 2011 en était déjà équipé. J’ai passé les poulaillers en ventilation dynamique de type Colorado », décrit l’aviculteur. Et Vincent Hilaireau, responsable technique de Sanders Bretagne de préciser : « Nous avons conservé les trappes constructeur pour ne pas exploser le budget rénovation. En complément, nous avons ajouté 15 trappes d’entrée d’air par poulailler en partie basse que l’on utilise pour bien ventiler au démarrage et assurer une bonne veine d’air. La deuxième utilité de ces trappes en partie basse est de créer de la vitesse d’air lors des coups de chaleur et de mieux ventiler sur les 3 m de largeur sous les trappes. »
Le jeune éleveur a aussi revu le système de chauffage en passant en canons gaz extérieurs. Il a rajouté une chaîne d’alimentation dans chaque salle d’élevage et renouvelé à neuf toutes les pipettes pour passer en bas débit (80 ml/min).
25 €/m2 d’aide directe à l’installation
« Je suis passé en éclairage Led pour économiser de l’électricité. J’ai installé des perchoirs et des objets à picorer pour rentrer dans les cahiers des charges spécifiques. J’ai aussi opté pour un système de brumisation qui devient indispensable pour passer les coups de chaleur en souche Ross 308. »
Julien Thexier a eu une aide directe à l’installation de Sanders Bretagne de 15 €/m2. Il a eu accès à une aide de 10 €/ m2 dans le cadre d’une aide nationale à l’installation de Sanders. « Il y a aussi une aide de 7 €/tonne de viande reprise pendant 7 ans pour les jeunes aviculteurs lors de leur installation », ajoute Pascal Vicaud, commercial pour Sanders Bretagne. Un coup de pouce financier bienvenu car l’éleveur a eu un surcoût de 10 % sur la rénovation par rapport aux devis suite à la hausse des matériaux.
Une marge PA au-dessus du prévisionnel
Julien Thexier a effectué un parrainage avec un aviculteur voisin qui lui a permis de suivre un lot de poulet complet en binôme pour découvrir le métier en détail. C’est un appui supplémentaire aujourd’hui lorsqu’il a besoin d’un conseil. « J’ai été très bien accompagné par l’équipe technique de Sanders pendant les travaux et sur mes 3 premiers lots. Je démarre actuellement le 4e lot de poulet sexé. J’avais un prévisionnel à 11,80 €/m2 de marge PA et je dépasse les 15 €/m2 sur les 3 lots qui sont déjà sortis », chiffre l’éleveur.