« En 2022, la production mondiale d’œufs était en recul de 0,8 % par rapport à 2021 pour s’établir à 1 490 milliards, notamment liée à la baisse des États-Unis (-3,1 %) et de l’Union européenne (-0,6 %). La tendance inflationniste, la guerre en Ukraine et l’influenza aviaire ont bouleversé le marché mondial avec des impacts contrastés. Depuis le début de l’année 2022, plus de 60 millions de poules pondeuses ont été touchées par l’influenza aviaire dans le monde. Les USA restent de loin le pays le plus impacté avec 45 millions de pondeuses concernées », rapporte Yves-Marie Beaudet, président du CNPO lors d’une conférence de presse le 5 octobre.
Les tensions restent fortes sur la production
Sur 2022, la production française a été de 14,4 milliards d’œufs soit une baisse de 1,2 milliard par rapport à l’année précédente en raison de l’influenza aviaire. La France partage donc désormais sa première place des pays producteurs d’œufs de l’Union européenne avec l’Allemagne et l’Espagne ; ils produisent chacun 14 % des volumes de l’UE. « La reprise en 2023 a été ralentie par la survenue de nouveaux cas d’influenza jusqu’au mois de mars. Il faut au minimum 6 mois pour remettre en place des pondeuses après un tel événement sanitaire. Les tensions restent donc fortes sur la production d’œufs », remarque Yves-Marie Beaudet. L’Itavi estime que la production d’œufs devrait progresser en 2023 de 3,8 % par rapport à 2022, mais rester inférieure de 4,5 % à la production de 2021.
Une consommation record d’œufs en 2023
2023 devrait être une année record au niveau de la consommation d’œufs, le prévisionnel table sur 229 œufs consommés par habitant. En 2020, la consommation était de 220 œufs par habitant mais l’influenza aviaire avait entraîné des ruptures dans les magasins. 2021 était plus représentative avec 224 œufs consommés par habitant. « L’œuf est un produit qui tire son épingle du jeu dans un moment où les consommateurs diminuent leurs dépenses. 90 % des Français estiment qu’il représente un excellent rapport qualité/prix et qu’il s’agit d’une alternative bon marché pour consommer des protéines animales », livre Loïc Coulombel. Les critères d’achat évoluent, le mode d’élevage reste le premier avec 43 % mais il est en recul de 7 points comparé à 2021. Le choix des consommateurs dépend ensuite de l’origine française des œufs pour 18 % (+ 3 points par rapport à 2021), vient ensuite le prix pour 13 % (+ 6 points comparé à 2021).