Une vieille prairie n’est pas forcément à jeter

Lorsqu’une prairie vieillit, il n’est pas forcément nécessaire de la détruire. Un diagnostic peut être réalisé pour aider l’éleveur à prendre une décision.

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Le diagnostic prairial consiste à observer l’aspect et la composition de la prairie.

Faut-il refaire sa prairie temporaire quand celle-ci vieillit ? La question a été abordée lors d’une journée technique à Moustoir-Ac (56). L’évènement a eu lieu sur une parcelle de Jovanny Le Texier, éleveur laitier en système majoritairement herbager. « Tout dépend de l’objectif de l’éleveur et de l’utilisation qu’il veut en faire dans son système fourrager », explique Benoît Possémé, conseiller fourrage à la Chambre régionale d’agriculture de Bretagne (Crab). 

Par conséquent, en cas de doute, il est recommandé d’effectuer un diagnostic prairial, de préférence en septembre-octobre. Son objectif est de déterminer si la prairie continue de remplir sa fonction actuelle, si un autre rôle peut lui être assigné ou si elle doit être retournée.

L’importance de l’objectif

Le rôle de la parcelle dans le système de l’éleveur joue un rôle fondamental dans le processus décisionnel. En effet, selon l’utilisation principale de la prairie, l’agriculteur recherchera des caractéristiques différentes telles que la productivité, l’appétence, la saisonnalité et la qualité floristique. « En vieillissant, une prairie est à l’image de la parcelle et des pratiques agricoles », déclare Benoît Possémé. « Sa flore va également évoluer avec le temps ». Par exemple, un mélange trèfle blanc/ray-grass anglais peut cohabiter avec au moins cinq nouvelles espèces au bout de cinq ans. Ainsi, l’objectif initial de la parcelle pourrait éventuellement changer, passant d’une pâture destinée aux vaches laitières à une pâture pour les génisses.

Observer son couvert

Depuis le centre de sa parcelle, l’éleveur peut analyser rapidement l’état général de sa prairie : l’ouverture du couvert, la présence de trous, l’homogénéité et le type de végétation. 

C’est l’excès d’une plante dans une prairie qui donne des informations

L’observation de la flore permet, quant à elle, d’évaluer la part de légumineuses et la présence d’éventuelles plantes indicatrices. « C’est l’excès d’une plante dans une prairie qui donne des informations », indique Benoît Possémé. « Le plantain majeur, par exemple, est un bon indicateur de surpâturage comme la plupart des plantes à rosettes ». 

En outre, cette lecture botanique permet d’estimer l’abondance relative des espèces fourragères et leur contribution dans le rendement. La Crab propose d’ailleurs des clés de reconnaissance simplifiées pour identifier rapidement les principales graminées et légumineuses.

Des services proportionnels à l'âge

Socle des systèmes herbagers économes et pâturants, la prairie rend également de nombreux services environnementaux. 

L’effet de certains, comme le stockage de carbone ou la lutte contre l’érosion, peut être proportionnel à son âge. « Une vieille prairie peut encore produire 7 t  MS/ha/an au bout de 7 ou 8 ans », annonce Benoît Possémé.


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