Après l’entrée des forces russes en Ukraine en février 2022, l’inflation a subi une ascension fulgurante passant en l’espace de 6 mois de 3 à 6 %. Alors que certains imaginaient une orientation vers une croissance à deux chiffres, l’inflation s’est peu à peu stabilisée puis, depuis l’été 2023, a amorcé une baisse.
Baisse progressive de l’inflation
Sur un an, la hausse des prix à la consommation passe à 4 % en octobre 2023, après +4,9 % le mois précédent. Malgré un rebond des prix de l’énergie, la hausse des prix de l’alimentation ralentit de façon importante (+7,7 % ce mois-ci contre 15 % il y a moins de 6 mois). Pour les experts de la Banque de France, l’inflation pourrait même retrouver un niveau autour des 2 % dès 2025. Or, durant la même période, les coûts de production des exploitations bretonnes ont eux aussi augmenté au rythme de l’inflation.
Quel impact pour l’agriculture ?
Pour les céréaliers, après une année faste, les coûts de la récolte 2023 sont en très nette augmentation. Avec un prix d’achat de l’engrais à plus de 700 € la tonne à l’été 2022 et la flambée des coûts énergétiques, les coûts de production passent de 244 €/t pour la récolte 2022 à plus de 300 €/t pour celle de 2023. Parallèlement, le prix de vente des céréales est aujourd’hui au plus bas, autour des 200 €/t départ ferme.
Pour les productions animales, 2022 fut marquée par l’incidence de la forte augmentation de la décapitalisation de l’ensemble du cheptel reproducteurs des éleveurs européens. Faute d’une offre suffisante pour satisfaire la demande des consommateurs, les prix ont atteint des niveaux records. Malgré un contexte marqué par la hausse des coûts des intrants, les résultats économiques et financiers sont globalement très satisfaisants. Cette situation sur les prix, bien que marquant le pas depuis l’été 2023, est encourageante pour les éleveurs.
Pierre Lucas / Cogedis
Baisse globale du coût de production entre 2 et 5 %
En revanche, les charges proportionnelles baissent de façon significative (- 9 % en bovins, ovins et caprins, – 8 % en porcins). Avec la chute progressive du prix des céréales, les coûts alimentaires commencent à baisser. Cela se traduit pour la première fois depuis bien longtemps, par une baisse globale du coût de production entre 2 et 5 %. Reste qu’avec la situation géopolitique actuelle et son impact sur le prix du pétrole, la situation pourrait à nouveau changer…