Les échecs de gestion du ray-grass et la pression générée au printemps dernier participent à l’augmentation du stock semencier dans les parcelles bretonnes. Les leviers agronomiques sont indispensables à mettre en œuvre : décaler la date de semis et le travail du sol restent mobilisables pour les parcelles à semer. Au-delà, il faut donc rester vigilant sur le début de cette nouvelle campagne et préparer des stratégies de désherbage adaptées.
Gain d’efficacité à l’automne
Les essais désherbage ray-grass 2023 ont une nouvelle fois démontré le gain d’efficacité à positionner le désherbage d’automne en prélevée. En moyenne, une prélevée apporte 70 à 75 % d’efficacité. En cas de difficulté de gestion du ray-grass, ce positionnement est à privilégier. La post-levée a l’inconvénient d’avoir une efficacité dépendante du stade de l’adventice, malgré les bonnes conditions d’application dans les essais, elle est en retrait d’environ 10 points d’efficacité. Cette perte peut-être bien plus élevée si l’application est réalisée sur des graminées au-delà de 2-3 feuilles ou plus.
70 à 75 % d’efficacité en pré-levée
Les niveaux d’infestation parfois importants ne permettent pas d’obtenir des efficacités de désherbage supérieures à 80 % en une unique application à l’automne. L’évolution généralisée des résistances aux modes d’action de sortie d’hiver limite fortement l’intérêt de ces applications de sortie d’hiver vis-à-vis du ray-grass. Ainsi les programmes doubles automne permettent de régulariser les efficacités et d’atteindre des niveaux d’efficacités proches de 90 % sur les ray-grass malgré les investissements conséquents, de 90 à 140 €/ha, équivalents voire inférieurs à un programme « prélevée + sortie d’hiver ».
Arvalis
Risques de phytotoxicités
Les applications d’automne mal positionnées peuvent générer des risques de phytotoxicités pour les cultures. Cette année, les conditions pluvieuses de fin octobre – début novembre amènent à la vigilance pour éviter des applications suivies de fortes précipitations les jours suivants susceptibles d’emporter les matières actives plus en profondeur et atteindre les graines de céréales. De la même façon, les semis en mauvaises conditions se répercutant par des graines mal enterrées augmentent fortement le risque de phytotoxicité.