Arnaud Lecuyer, vice-président de la Région Bretagne en charge de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de l’alimentation s’est rendu chez des producteurs sinistrés par le passage de la tempête Ciaran. Après une visite sur les terres des Maraîchers d’Armor à Plouguiel (22) mardi, il est venu constater les dégâts des serres de la famille Cloatre, à Saint-Renan. « Nous espérons que l’État prendra la mesure de ce qu’il s’est passé. De son côté, la Région va mettre, via un appel à projet, 1 million € pour les producteurs sinistrés non assurés, comme c’est le cas avec des cultures sous abri plastique qui ne sont, soit pas assurables, soit le sont mais à un coût démesuré ». Autre annonce du vice-président et concernant les jeunes installés aussi bien en élevage qu’en production de légumes, le « gel des remboursements des prêts d’honneur Brit pour quelques mois. Enfin, la Région garantira le versement des subventions pour les réalisations qui devaient s’achever en 2024 et qui, par la tempête, ont été retardées ». Toutes ces dispositions seront précisément déclinées dès le début décembre.
1 million € pour les producteurs de légumes sinistrés non assurés
Un moment très difficile
Chez André, Christine et Guillaume Cloatre, une des serres est littéralement pulvérisée sous l’effet des vents qui ont atteint les 170 km/h. Sur le site d’un peu plus de 3 ha, en plus des nombreux carreaux cassés, les écrans thermiques ont volé, les tuyaux de chauffage au sol se sont percés par endroits, tout comme le système d’irrigation. « Quand nous allons remettre l’électricité en marche, nous aurons sûrement des surprises », prévoit André Cloatre. Sur les serres exposées aux rafales, « quand un carreau a cassé, il a cassé les autres par effet domino ».
La campagne de récolte était terminée pour les producteurs de tomate, les nouvelles plantations devaient avoir lieu courant novembre. Les plants ont été détruits car impossible de les mettre en culture, « c’est une perte estimée à 150 000 € ». La nouvelle saison de production va donc démarrer avec du retard, « nous passerons à côté de la période de ventes précoces ».
Christine Cloatre explique que « notre priorité a été de mettre nos salariés en sécurité, on ne prend pas de risques ». Elle ajoute : « C’est compliqué émotionnellement, on ne peut rien faire pour prévoir ce genre de catastrophe ». Son fils Guillaume, salarié dans la structure, veut malgré tout rester positif, « on va réussir à surmonter, nous sommes soudés ».
Fermer rapidement les serres
Pierre-Yves Jestin, président de Savéol, fait observer qu’au sein de la coopérative, « nous sommes là pour de l’entraide. La préoccupation majeure est désormais de fermer les serres au plus vite pour recevoir les plants. Le système assurantiel est là, il répondra présent ».