La docteure vétérinaire spécialisée en ostéopathie et en phytothérapie Aziliz Klapper opte pour des médecines alternatives en élevage. « On peut soigner la plupart des maux par les plantes », introduit-elle lors d’une journée technique, organisée par le distributeur Hydéal Pro et par Symbiopôle, entreprise française qui conçoit des solutions à base de plantes et d’huiles essentielles depuis 30 ans. La docteure conseille d’aider l’animal à construire son immunité pour lutter contre les différents vers plutôt que d’utiliser des vermifuges de synthèse qui peuvent bouleverser l’équilibre qui se met naturellement en place dans le système digestif. Selon une étude menée (Lumaret et Kadiri, 1995), la dégradation des bouses de vaches laitières au champ est totale au bout de 2 ans si l’animal n’a pas reçu de vermifuge. En cas de traitement chimique, la même bouse ne sera dégradée qu’à hauteur de 50 % au bout de 30 mois.
Repérer les symptômes du paramphistome
Le paramphistome adulte est connu pour sa longévité (5 ans, voir plus selon certains auteurs) mais « avec peu de symptômes cliniques recensés si ce n’est le soupçon de corps étranger. Toutefois nous constatons qu’en détruisant partiellement l’activité ruminale, il entraîne une acidose subclinique chronique aux effets immunodépresseurs pernicieux : cellules, mammites, boiteries, toux, carences… autant de signes cliniques non spécifiques d’une parasitose ». Des analyses de bouse peuvent être effectuées sans pour autant trouver d’œuf, alors que le ver est présent, mais n’est simplement pas en période de reproduction.
Les vermifuges bouleversent l’équilibre naturel
Plutôt que de chercher à éradiquer tous les vers, la vétérinaire préfère arriver à un compromis. « Si un endroit est déjà occupé, il ne le sera pas pour les parasites, ce sont des niches écologiques. Certains vers, type nématodes, rendent les nutriments disponibles et stimulent l’immunité par contact direct avec les parois digestives. Il faut en avoir, mais pas en excès ». Pour arriver à cet équilibre, les compléments alimentaires à base de plantes sont les bienvenus. « Le veau commence à développer son immunité intestinale vers 6 mois. Jusqu’à 2 ans, c’est un moment clé où il faut intervenir ». Aziliz Klepper conseille de mettre à disposition des bassines à lécher contenant des mélanges de plantes, ou d’introduire ces plantes dans l’eau de boisson à la sortie à l’herbe.
Une coproscopie bien réalisée et bien interprétée
La coproscopie est à réaliser quand tout va bien dans le troupeau, ce qui donne un repère aux éleveurs. Le niveau 0 n’est pas à rechercher. Par exemple, l’effet pathogène des coccidies dépend de leur type et de leur nombre. « Ainsi Eimeria auburnensis ne pose pas de problème contrairement à Eimeria bovis ou Eimeria zuernii qui sont reconnus comme pathogènes (Parasitologie clinique des bovins de Alzieu and al. 2012) ».