David Lecrivain et Jonas Cadieu se sont associés en 2022 dans le Gaec Les P’tites Berouettes à Luitré-Dompierre, passant d’emblée en bio. Ils avaient tous les deux pris d’autres orientations (illustration et informatique) avant de suivre un BPREA à Combourg, dans lequel ils se sont rencontrés. Pas forcément attirés par une installation en association auparavant, ils ont finalement fait ce choix.
Dans une ancienne ferme laitière
« Nous avons trouvé cette ancienne ferme laitière à reprendre avec 11 ha autour. Nous avons beaucoup de bâtiments. Une partie sert au stockage du matériel, une autre à la vente directe », ont-ils expliqué lors d’un des Rendez-vous de l’agriculture biologique organisés par la Chambre d’agriculture, le 3 octobre. Dans un premier temps, les associés cohabitent dans une maison d’habitation sur le site.
Actuellement, 2,5 ha sont en maraîchage de plein champ et 1 200 m2 de tunnels multichapelle ont été édifiés. 5,5 ha sont en prairie de fauche (vendu sur pied) et 1,9 ha herbager sert à l’élevage de brebis. Les producteurs disposent d’un puits et d’une récupération d’eau pluviale pour irriguer. Pommes de terre, courgettes, carottes, melons, pastèques, choux, pommes et bien d’autres, la gamme proposée est vaste. Des engrais verts s’intercalent entre les cultures (seigle/vesce, sarrasin/phacélie) et des voiles tissés permettent d’éviter les dégâts de certains insectes.
Outils d’occasion ou auto-construits
À proximité de Fougères, la ferme offre des opportunités pour la restauration collective. « Nous vendons aussi nos légumes à des restaurateurs, des magasins spécialisés, pour des paniers en comité d’entreprise. Des œufs et des caissettes de viande d’agneau complètent les légumes. La vente directe représente 20 à 30 % du chiffre d’affaires. »
Chacun a ses responsabilités
Pour gérer efficacement leur entreprise, les associés ont mis en place une organisation cadrée. « Chacun de nous est responsable de légumes différents. Un point est fait chaque jour à 10 h pour organiser les commandes, pour partager l’utilisation des machines… » Par ailleurs, Jonas s’occupe davantage de la comptabilité et facturation et David de la commercialisation et communication (réseaux sociaux, site internet…). « En fin de mois, nous faisons aussi une réunion de Gaec de 3 heures environ, pour faire un bilan et réorganiser le mois suivant. »
Pas d’outils rotatifs
Les maraîchers ont acquis deux tracteurs (40 CV et 90 CV) et différents outils, d’occasion ou autoconstruits. « Nous avons confectionné le vibroplanche au sein de l’Atelier paysan. Il permet d’affiner le sol avant plantation. Nous avons aussi un cultivateur et un vibroculteur mais pas d’outils rotatifs qui détériorent la structure du sol. Les labours sont réalisés via une ETA », précisent David Lecrivain et Jonas Cadieu. « Pour réduire le nombre de passages, nous pourrions investir dans un cover-crop ou un déchaumeur à disques à l’avenir. Une herse étrille serait également un investissement intéressant. » Globalement, les investissements en matériel (tracteurs, outils de travail du sol, chambre froide, serres, aménagement) ont représenté un coût de 100 000 € (29 000 € pour les serres neuves en partie autoconstruites).