Le co-auteur du 6e rapport du Giec, François Gemenne, prévient que « d’ici à une vingtaine d’années, Paris aura le climat de Marseille, Lille celui d’Orléans ». Face à ces prévisions, la gestion de l’eau apparaît comme cruciale, son partage dans le futur doit être réfléchi sous peine de voir émerger « des conflits, comme c’est le cas dans les pays du sud. L’absence d’arbitrages politiques conduit à des tensions, comme actuellement au Sahel », expliquait-il lors du 66e congrès de Légumes de France, qui s’est tenu la semaine dernière à Saint-Pol-de-Léon (29). Pour se projeter davantage, le spécialiste du climat fait observer que « 1 °C en plus, c’est 7 % de plus d’humidité dans l’atmosphère, donc plus de précipitation. Si la température moyenne augmente de 4 °C d’ici à 2100, c’est 28 % de plus de pluies. Ces 4 °C ne sont pas un estimatif émanant d’un scénario catastrophe, c’est un scénario médian. Il faut donc se poser la question des cultures qui seront les plus adaptées à ce climat ». Le temps alternera plus fréquemment de périodes de sécheresse et de phases de pluies plus intenses. Utiliser les eaux usées 40 % de l’eau consommée en France provient des eaux souterraines. Bruno Mougin, hydrogéologue au BRGM, prend l’exemple du Sage Argoat-Trégor-Goëlo. « Certaines serres de tomate disposent de 3 forages. Plutôt que de prélever beaucoup de volume sur un temps court, mieux vaut étaler ces prélèvements. C’est aussi une solution pour ne pas attirer de l’eau saumâtre ». Le prix de l’eau en France est l’un des plus bas d’Europe, « mais il va devoir monter car nous sommes en retard, les infrastructures sont vieillissantes », note Marie-Christine Huau, directrice du Grand Cycle de l’eau pour Veolia. On estime à 20 % le taux de fuite en eau dans le réseau de canalisation national. « Nous sommes aussi en retard sur l’utilisation des eaux usées….

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