La surveillance du charançon du bourgeon terminal (CBT) s’appuie traditionnellement sur un réseau coordonné de relevés de cuvettes jaunes – type BSV – de fin septembre à mi-novembre. L’interprétation des captures en cuvette reste toutefois délicate : piégeages rares ou isolés, précoces ou tardifs, échelonnés ou rapprochés, abondants ou non, etc.
Un pic de vol pas toujours facile à évaluer
Pour être efficace, la protection doit être réalisée lorsqu’un maximum de charançons ont colonisé la parcelle (« pic de vol ») avant le début de la phase active de ponte. Une intervention dès les toutes premières captures en cuvette conduit le plus souvent à un traitement trop précoce, ce qui n’écarte pas le risque. Il en va de même lorsque le traitement intervient trop tardivement, sans effet sur la cible.
Des méthodes statistiques ont permis d’établir une série de liens entre les conditions météorologiques, l’environnement paysager et la probabilité de captures – donc de présence du ravageur – dans les différents bassins. Le modèle calcule une probabilité de captures des insectes en fonction des conditions météorologiques passées et à venir, et en fonction des zones de culture. Des prédictions jusqu’à J+7 sont fournies. L’anticipation des vols est donc l’autre point fort de l’outil, en plus de renforcer les informations acquises par les réseaux de cuvettes.
Un simple clic du nom de la commune et l’outil présente une courbe d’évolution de la probabilité journalière de vol jusqu’à J+7.Un simple clic de la date (jusqu’à J+7) et l’outil affiche les niveaux de probabilité de vol sur tout le territoire.
Ne remplace pas l’observation en parcelle
Les données prédites par cet outil ne tiennent pas compte des spécificités de chaque parcelle et ne dispensent pas de la surveillance au champ. Le raisonnement de la protection insecticide en colza s’appuie autant sur la connaissance de la dynamique et l’état de croissance de la culture que sur celle de la présence avérée de l’insecte. Conjuguées à des colzas souffrant d’une mauvaise implantation, les attaques peuvent provoquer plus de 50 % de pertes de rendement.
Terres Inovia
Le charançon du bourgeon terminal, une menace fantôme ?
Les adultes de charançon du bourgeon terminal sont quasi imperceptibles à l’œil de fin septembre à mi-novembre, si ce n’est dans les pièges jaunes. Huit à 15 jours après leur arrivée en parcelle, les femelles pondent dans les pétioles. Pendant l’hiver, les larves peuvent passer dans le cœur des plantes, devenant inaccessibles aux insecticides, puis détruire le bourgeon terminal. Au printemps, les plantes ont alors un aspect buissonnant. La lutte vise donc les adultes avant le début des pontes.