Une fin de saison humide et timide

Chez Pascal Le Guern à Saint-Laurent (22), la saison de pâturage des vaches laitières touche à sa fin. L’heure est à la préparation de la ration hivernale, tandis que génisses et taries resteront à l’extérieur.

18196 hr - Illustration Une fin de saison humide et timide
Les vaches valorisent 1 à 2 kg de MS d’herbe pâturée par jour, estime Pascal Le Guern, l’herbe étant très humide et le temps au pâturage réduit à 4-5 heures par jour.

Due à la baisse des températures, la pousse de l’herbe est freinée en ce mois de novembre. « On voit bien que les pâtures sont moins denses, c’est vite nettoyé », observe Pascal Le Guern. Avec des pluies quasi quotidiennes depuis la Toussaint, l’état des chemins se dégrade. « J’ai déjà aménagé les chemins principaux, mais je compte stabiliser le reste des accès. Il faut le faire pour les vaches, mais aussi pour nous en salle de traite ». L’éleveur espère que les terres ressuient pour prolonger le pâturage jusqu’en décembre, mais il ne préfère pas faire pâturer tout l’hiver : « J’ai des terres très argileuses, les vaches peuvent détériorer rapidement les pâtures. Et j’ai tendance à bien raser les paddocks durant la saison, donc je préfère laisser 2 mois de repos complets l’hiver ».

Préparer la ration hivernale

Depuis le 26 octobre, les 75 vaches traites ne sortent plus la nuit au pâturage. L’enrubannage a pris le relais sur le pâturage, avant d’entamer le silo d’herbe le 13 novembre. Les vaches disposent de 7 kg MS d’ensilage d’herbe, 3 kg MS d’enrubanné, 5 à 6 kg MS d’ensilage de maïs, et 1 à 2 kg MS d’herbe pâturée. Il a fait l’acquisition d’une mélangeuse pour avoir une ration plus homogène, étant donné la diversité des fourrages distribués. La production laitière est de 17 L/VL, avec 46 de TP et 33 g/kg de TB. Pascal Le Guern est satisfait, aucun tourteau de colza n’a été distribué jusqu’ici. « On ne veut pas dépasser les 5-6 kg de maïs pour limiter les correcteurs. On attend les analyses de fourrages pour voir s’il faut corriger la ration. L’objectif est de caler une bonne ration pour atteindre autonomie et rentabilité en lait ».

Génisses et taries au pâturage

Les 18 vaches taries en décembre seront placées sur des parcelles portantes, où le sol est caillouteux. Du bale grazing est prévu : « On va affourager au sol, en déroulant les bottes d’enrubanné dans différentes zones de la parcelle. Cela permet d’éviter le piétinement, de répartir les déjections et de resemer un peu les prairies permanentes ». Même principe pour les génisses : elles passeront l’hiver dehors et disposeront d’enrubannage d’herbe et de méteil. Trois semaines avant vêlage, taries et génisses pleines seront ramenées avec les vaches en lactation.

Travail en vêlages groupés

Avec le regroupement des vêlages au printemps et à l’automne, aucun vêlage n’aura lieu entre le 1er décembre et le 20 janvier. Pascal Le Guern apprécie cette conduite : « C’est l’avantage d’avoir une période plus tranquille pendant les fêtes. Dans l’organisation annuelle, on a bien sûr des pics de travail, mais le travail est échelonné et il change constamment au cours de l’année ».

Cedapa

Pâturer en bale grazing

Le bale grazing, technique venue d’Amérique, consiste à complémenter l’herbe pâturée l’hiver avec des bottes de foin ou d’enrubannage. Beatrijs De Wilt, à Nivillac (56), le pratique sur sa ferme depuis début novembre avec de l’enrubannage pour ses 35 vaches laitières, sur une parcelle portante de 3 ha. Toutes les bottes ont été disposées à l’automne, pour ne plus avoir à entrer en tracteur dans les prairies après. Ils ouvrent 3 bottes/j (2 bottes plus riches et 1 plus fibreuse) et essayent de faire ingérer un peu plus de foin que d’habitude après la traite. Cela permet de garder les animaux dehors ce qui limite le travail en bâtiments : l’objectif est de tenir jusqu’au tarissement mi-janvier. Cela apporte également de la matière organique et fertilise la parcelle : Beatrijs et Hugo De Wilt ont prévu de casser la prairie au printemps pour semer un mélange céréalier.

[caption id= »attachment_93695″ align= »alignnone » width= »640″]18187 hr Bale grazing chez Beatrijs et Hugo De Wilt.[/caption]


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