L’intensité fixée à 40 lux est un seuil au-delà duquel le système hormonal de l’animal va être sensible au cycle jour-nuit. Ce niveau d’intensité peut être qualifié de relativement faible. En effet, le niveau réglementaire attendu est de 80 lux minimum en Allemagne avec en plus accès à la lumière naturelle. Avec le développement des éclairages Led, le niveau moyen d’intensité lumineuse atteint couramment dans les salles d’élevage peut se situer vers 80-100 lux. C’est d’ailleurs cette valeur qui peut être visée pour assurer, en tenant compte des ombres liées aux aménagements, un minimum de 40 lux jusqu’à la rétine pour tous les porcs.
16 heures au lieu de 8 heures par jour
Plusieurs études récentes montrent qu’une durée d’éclairage jusqu’à 16 heures par jour, avec ces niveaux d’intensité de 80-100 lux, pourrait avoir des effets bénéfiques sur les performances. Ces résultats seraient à mettre en relation avec un meilleur équilibre hormonal lié à la production de mélatonine. En maternité, plusieurs travaux expérimentaux réalisés dans les années 1980 indiquent qu’un temps d’éclairage de 16 heures par jour au lieu de 8 heures favorise un poids de portée plus élevé au sevrage : + 6 %, mesuré sur 163 portées comparé dans les deux conditions. Cela s’expliquerait par une augmentation de la fréquence de tétée par les porcelets. Plus récemment, des travaux menés en 2013 avec 20 heures d’éclairage par jour concluent, outre à l’effet favorable du poids de portée au sevrage, à un comportement plus actif des porcelets. Aucun effet négatif n’est observé sur les truies.
En post-sevrage, toujours avec 16 heures vs 8 heures par jour, une étude menée en 2007 conclut à une amélioration de 12 % du GMQ entre 4 et 10 semaines d’âge. Cette étude montre aussi l’effet favorable d’un temps d’éclairage sur la réponse immunitaire.
En engraissement, attention à un éclairage direct intense
L’effet d’un éclairage plus important a été moins étudié en engraissement. Cependant, selon deux articles publiés en 2005 et 2015, un éclairage de 16 heures ou 14 heures par jour vs 8 heures a amélioré de manière significative le GMQ et l’IC. Toutefois, les résultats obtenus mériteraient d’être vérifiés sur un plus grand nombre de données.
Le comité scientifique vétérinaire européen a aussi conclu que des intensités lumineuses élevées, par exemple, proches des fenêtres et avec un soleil rasant, sont des sources de comportement agressif pouvant aller jusqu’à du cannibalisme. Ce que confirment plusieurs éleveurs.
Un programmateur électronique
Pour la mise en œuvre pratique, le plus simple est de faire installer un programmateur général (cf. photo 2) pour un éclairage de 6 h à 22 h par exemple. La consommation électrique liée à l’éclairage peut être estimée sur une base de 0,8 W/ porc en engraissement et 0,4 W/ porcelet en PS, à respectivement 1,3 kWh par porc charcutier et 0,6 kWh/ porcelet, pour 16 heures par jour, soit environ 0,40 €/porc sorti sur les bases de prix actuelles. Les gains de performances décrits dans la bibliographie à plusieurs stades ouvrent un intérêt pour tester cette pratique d’éclairage. Enfin, un bon éclairage est aussi un gage de bien-être pour l’éleveur et ses salariés, ce qui n’est pas anodin.
Le groupement Porc Eureden
*Les résultats présentés ici sont issus d’une synthèse bibliographique publiée en 2018 portant sur 186 articles.