« Nous sommes dans un contexte singulier marqué par une baisse tendancielle des productions animales. Nous constatons aussi une suractivité législative, réglementaire et militante qui bride et risque de brider plus encore les projets dans nos élevages et nos entreprises alimentaires », lance Michel Bloc’h, président de l’UGPVB. Lors de l’assemblée générale du groupement qui s’est déroulée le 1er décembre à Ploufragan (22), il a aussi rappelé : « L’avenir de la production porcine de l’Ouest, basée sur des élevages à capitaux familiaux, repose sur le trépied OP/MPB/Uniporc. Cela engage la pérennité de la production porcine dont le destin est lié à son organisation collective. C’est cela qui permet singulièrement à un élevage, même de taille modeste, de pouvoir vivre. C’est le rempart à l’intégration industrielle qui guette. »
2 nouveaux acheteurs au MPB
Au 2e semestre 2023, alors qu’un abatteur a annoncé se retirer du Marché du Porc Breton (MPB), 2 nouveaux abatteurs , Tradival et Vallégrain, sont devenus acheteurs au cadran depuis 1 mois. Un 3e abatteur, dont l’identité n’a pas encore été communiquée, s’est engagé à rejoindre le MPB. « Nous demandons aux OP de conforter leurs apports au MPB pour consolider l’outil de détermination du prix de base. Pour rappel, ces derniers développements s’inscrivent dans le prolongement d’une évolution structurelle du MPB en 2015 : les volumes étaient alors passés de 60 000 porcs charcutiers par semaine à moins de 30 000 et ceci à la suite de l’épisode du porc à 1,40 €/kg. »
Relever le défi de l’investissement et de la modernisation des élevages.
2,16 €/kg sur 44 semaines
Le prix moyen du porc au MPB sur 44 semaines se situe à 2,16 €/kg. Le point bas à 1,77 €/kg était atteint début novembre 2022 pour un point haut à 2,38 €/kg fin mars 2023.
« Un rebond est possible »
Alors que la production de viande de porc mondiale progresse de + 1 % en 2022, celle de l’Union européenne recule de – 5 % sur la même période. Ce recul de production est particulièrement marqué en Allemagne (- 9,2 %), – 8,8 % en Pologne, – 4 % au Danemark, – 2,9 % en Espagne et – 1,4 % en France. « Malgré tout nous pensons qu’un rebond est possible. Nous devons relever le défi de l’investissement et de la modernisation des élevages. Les projets d’aujourd’hui assureront les performances de demain qu’elles soient : économiques, environnementales, climatiques, sanitaires. Sans oublier la performance en matière de bien-être animal ou encore de souveraineté alimentaire », conclut Michel Bloc’h.
Un fonds d’assainissement régional
Louis-François Leconte, administrateur de la section viande bovine de l’UGPVB a présenté le fonds d’assainissement régional (Far) défini dans le cadre d’un accord interprofessionnel conclu le 1er février 2023. « Au travers d’une cotisation de 0,006 €/kg de carcasse par gros bovin de plus de 8 mois, le Far va permettre de couvrir les préjudices financiers liés aux motifs de saisies totales ou partielles identifiés. Ce fonds a pour objectif de mieux faire face aux problèmes posés lors des saisies via des actions de prévention et de recherche. »