Connaître le cycle du chardon pour mieux le gérer

En agriculture biologique, la gestion du chardon est étroitement liée à la connaissance du cycle de la plante et de la disponibilité de ses réserves racinaires.

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À partir de 10 pieds/m2, le chardon des champs entraîne une perte de rendement.

« Une adventice vivace possède un cycle de vie de plusieurs années et des organes permettant de stocker l’énergie et de se reproduire par multiplication végétative », rappelle Bastien Boquet, ingénieur projet chez Agro Transfert, lors d’une formation organisée par Agrobio 35. Le chardon, par exemple, se multiplie essentiellement par fragmentation du système racinaire. Ainsi, dans une parcelle, seulement 5 % des pieds de chardon sont issus de graines. Cependant, un fragment racinaire de 3 cm suffit à créer une nouvelle plante. L’adventice entraîne une perte de rendement à partir de 10 pieds/m2. En agriculture biologique notamment, ce seuil peut être rapidement atteint et nécessite alors de choisir des méthodes de lutte appropriées.

Intervenir en interculture

« Au cours de l’année, les réserves racinaires du chardon évoluent », explique Bastien Boquet. « La connaissance de ces variations permet d’optimiser les stratégies de gestion ». Des interventions mécaniques répétées en interculture peuvent alors être envisagées au printemps et en été dans le but d’épuiser l’adventice. En effet, en sortie d’hiver, les réserves du chardon sont au plus bas en raison de l’arrêt de la photosynthèse pendant l’hiver. On parle de point de compensation. « Cela correspond au moment à partir duquel le niveau d’énergie produite et retournant aux réserves redevient supérieur au niveau de réserves consommées pour la survie de la plante. Pour le chardon, c’est l’équivalent du stade 6-8 feuilles ». Une autre intervention peut être envisagée en juin, au stade bourgeons floraux. En été, la réalisation de déchaumages successifs après la moisson peut elle aussi contribuer à l’épuisement du chardon. « Il est important de travailler en conditions chaudes et sèches », annonce Bastien Boquet. « De plus, il faut minimum 3 passages d’outils sur une fenêtre de 1,5 mois pour avoir un effet significatif ».

Dans une culture en place, des binages successifs affaiblissent également le chardon à partir de 3 passages mais ont un effet limité, notamment en raison du travail localisé sur l’interrang. 

Enfin, l’introduction dans la rotation d’une luzerne ou d’une prairie pluriannuelle pâturée et/ou fauchée peut avoir un effet nettoyant. En moyenne, une luzerne de 3 ans permet de ne voir réapparaître le chardon que 3 ans après sa destruction.

Quel matériel choisir ?

Afin d’affaiblir mécaniquement le chardon, les déchaumeurs à dents munies d’ailettes sont tout à fait indiqués. Le taux de recouvrement entre les socs doit cependant être de 30 % minimum. Un simple cultivateur à dents alourdi et renforcé capable de pénétrer dans la terre en été peut suffire.


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