De nouveaux indicateurs pour la fertilité biologique

De nombreux projets de recherche ont pour objectif de mieux comprendre le rôle des organismes du sol sur son fonctionnement, l’impact des pratiques culturales sur leur abondance et de mieux caractériser leur interaction avec les cultures.

18457.hr - Illustration De nouveaux indicateurs pour la fertilité biologique
Crédit photo : Arvalis-Institut du végétal

La fertilité des sols repose sur trois composantes: la fertilité physique, la fertilité chimique et la fertilité biologique. La première fait référence à l’état de la structure du sol. La fertilité chimique que l’on arrive à bien caractériser à travers l’analyse de terre permet de mesurer la quantité et la disponibilité des nutriments utiles à la croissance des plantes. La fertilité biologique, considérée, jusqu’à encore récemment, comme la moins connue des trois composantes, correspond quant à elle aux services rendus par l’abondance, l’activité et la diversité des organismes du sol ; ces derniers étant indispensables au fonctionnement du sol.

Douze indicateurs 

Grâce au projet Microbioterre*, à partir d’échantillons de terre, une douzaine d’indicateurs les plus pertinents ont été retenus comme indicateurs microbiologiques. Mais un de ces derniers ne suffit pas, à lui seul, pour caractériser l’état d’un sol et construire un conseil, il est donc nécessaire d’aller plus loin et chercher à identifier sa relation avec les principales fonctions du sol : le recyclage des nutriments, la transformation du carbone et le maintien de la structure du sol. Ces fonctions sont elles-mêmes déclinées en processus, constituant un ensemble permettant de qualifier la fertilité. Le projet a permis de relier les indicateurs aux différents processus en jeu dans le sol. Il est à noter que très peu d’indicateurs ont une relation avérée forte avec l’ensemble des processus étudiés, illustrant une certaine complémentarité du panel d’analyses. Il conviendra aux conseillers d’utiliser les indicateurs en fonction des objectifs de l’agriculteur.

évaluer la quantité de micro-organismes d’un sol

À partir d’un résultat de prélèvement, un guide méthodologique permet de comparer ses valeurs à une gamme de variation : est-ce que ma valeur est basse, moyenne, ou élevée par rapport aux références ? Pour chaque indicateur, une classe (entre très faible à très élevée) pourra ainsi être attribuée pour chaque mesure.

Il faudra cependant rester vigilant à ne pas surinterpréter ces valeurs. S’il semble instinctif de viser un niveau élevé de biomasse microbienne ou d’activité enzymatique dans son sol pour maximiser ses effets bénéfiques, les valeurs optimales par indicateur ne sont pas encore connues. Concrètement, bien qu’il soit désormais possible d’annoncer que la quantité de micro-organismes d’un sol est faible ou élevée, il n’y a pas de référence pour affirmer qu’elle est suffisante, insuffisante voire trop élevée. De plus, les valeurs souhaitables seront certainement liées aux attentes de l’agriculteur vis-à-vis de la dynamique de ses sols. 

Arvalis

* Le projet Microbioterre vise à intégrer des analyses microbiologiques aux analyses de terre réalisées par des laboratoires. Il s’agit in fine d’élargir le diagnostic et le conseil pour la gestion des pratiques culturales restituant de la matière organique au sol. 


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