En maraîchage, certaines tâches peuvent être pénibles et répétitives. Le groupe AEP a travaillé sur ce thème, avec l’aide de Guillaume Zuber, ostéopathe. « Nous avons commencé par filmer les producteurs sur des travaux qu’ils jugent pénibles, sur leur ferme. Tous se sont vus au travail. Les positions ont été analysées ». Des formations à l’ergonomie ont été dispensées. « Au champ, il suffit parfois d’avoir un punching ball pour travailler assis ; en bâtiment, de simples aménagements peuvent permettre d’éviter de nombreux aller-retours avec des ports de charges ». Chaque cas est différent ; les échanges ont permis à certains producteurs de soulager un peu leur travail. « Concernant la pénibilité physique, il n’y a rien de spécifique aux microfermes, par rapport aux structures maraîchères plus importantes, si ce n’est, parfois, un manque de matériel de transport et de paillage ». L’ostéopathe conseille un échauffement de 5 minutes avant d’embaucher et une petite séance d’étirements en soirée. Il encourage également les producteurs à avoir une autre activité physique, « pratiquer un sport qui vous plaît, pour faire travailler d’autres muscles, tendon et articulations ». La pénibilité mentale peut être importante. La météo, les maladies, la gestion de l’Amap sont les éléments jugés les plus stressants, tout comme le travail en collectif. La responsabilité, l’engagement, la diversité technique, les aspects économiques constituent, pour beaucoup, une charge mentale importante. Cette pénibilité peut être amoindrie par des outils de planification, des logiciels de gestion comptable, des sites optimisés de vente en ligne. Elle est souvent soulagée par l’appartenance au groupe d’échanges, « qui permet de relativiser, d’avoir des conseils, des astuces », indique l’une des participantes.
Des maraîchers filmés pendant les travaux pénibles
Le groupe AEP (Agriculture Écologiquement Performante) du Gab 56 travaille sur la pérennité des microfermes maraîchères, avec un volet sur la pénibilité du travail.