Au fil du temps, les relations entre élevage et société ont évolué. « Aujourd’hui, des désaccords s’entremêlent concernant l’environnement (gaz à effet de serre, utilisation de l’eau, des terres…), la condition animale (définition du bien-être, prise en charge de la douleur…), le sanitaire (antibiotiques, risques d’épizooties et de zoonoses) ou encore le modèle de développement (système dit « intensif », concentration géographique) », commence Marine Raffray, de la Chambre d’agriculture. Faible attractivité « À ces facteurs, il faut ajouter certaines mutations qui dissuadent les jeunes de se lancer dans le métier d’éleveur : l’engagement dans le travail, la rémunération, l’image du métier… » Aujourd’hui, l’attractivité reste trop faible pour compenser les départs, malgré des cours en hausse. Pour contrebalancer ces tendances, des perspectives peuvent quand même être mises en avant : les externalités positives de l’élevage (engrais organiques, prairies, bocage…), l’intérêt de la relation homme-animal, l’apport en protéines de qualité pour l’alimentation… Trois scénarios d’avenir sont envisagés par la Chambre d’agriculture France : La disparition de l’élevage suite à des critiques toujours plus hostiles et une végétalisation de la France ; Une prise de conscience de l’importance plurielle de l’élevage en lien avec une stratégie européenne pour la viande et une incitation plus forte à s’installer ; Un compromis entre la société, les ONG et les éleveurs où les filières d’élevage seraient territorialisées et les échanges internationaux stoppés….
Éloignement entre les Français et les agriculteurs : l’élevage stigmatisé